Si la ville de Nowhere a célébré en ce début 2024 sa quatrième année d’existence, se félicitant de la capacité d’adaptation et de la tolérance face à l’adversité de ses résidents, il est important de ne pas négliger les difficultés rencontrées au quotidien par les institutions face à des criminels ayant des passés aussi variés que la nature de leurs méfaits. Les différents vécus des habitants, venant d’une multitude de mondes ne répondant pas à des règles uniques, est la richesse de Nowhere. Mais c’est aussi ce qui rend parfois compliqué la réhabilitation des condamnés, notamment pour les plus dangereux d’entre eux, détenus à Stormvolt.  

L’équipe de direction du centre de détention nous fait part de ses observations concernant ce volet fondamental de la vie commune à Nowhere. “Nous constatons malgré nos efforts, une imperméabilité de certains de nos détenus aux approches thérapeutiques et à l’idée de réparation des préjudices. Ce qui semble venir d’un trop grand décalage entre le contexte social de leur monde et l’organisation de Nowhere. Comment faire comprendre à un paladin glorifié dans sa vie passée qu’aujourd’hui il n’est plus question d’assassiner des personnes en l’honneur d’une déité, quand bien même ça lui a apporté les honneurs et l’admiration de ses pairs dans son univers d’origine ?”

Face à ce constat, comment lutter contre ce qui semble être une fatalité ? C’est également la direction qui nous fait part des solutions mises en place. “Nous ne pensons pas qu’il faille abandonner pour autant ce combat et baisser les bras. Nous ne nous autoriserons pas à nous résigner, pour le droit des détenus, pour la sécurité de Nowhere et pour le principe supérieur de la justice. C’est pourquoi nous travaillons en collaboration avec une entreprise d’innovation scientifique pour apporter de nouvelles possibilités de thérapie à nos prisonniers ; en changeant en douceur leur chimie cérébrale. Pour redonner de l’empathie à une personne qui s’est construite sans repère émotionnel par exemple. Si cette idée inquiète certains corps de la société civile, à raison, nous souhaitons rassurer tous ceux qui pourraient s’interroger ; tout est encadré et nous répondons à des protocoles extrêmement stricts.”

Si cette proposition à l’air prometteuse, elle inquiète les associations de droits humains qui dénoncent des méthodes de recherches opaques et des risques de dérives. Les autorités rassurent et affirment ; Nowhere est une terre de deuxième chance, il est important de garantir la sécurité de ses habitants et de permettre à des individus égarés de repartir sur des bases plus saines.