Enji Todoroki a été un orphelin puis un héros puis un bourreau. Son chemin, il l’a tracé dans la sueur et dans le sang, le sien et celui de ses proches.
Son père mourut car il avait voulu sauver une enfant victime d’une agression. Les deux finirent en charpie, massacrés, réduit à des tas de chairs sans aspiration. Enji était enfant mais il était lucide, il ne voulait pas être ce genre de héros. Le genre qui mourrait car il n’avait pas la force requise pour survivre, survivre à tout sans jamais faiblir. Son père, lui, ils n’étaient que des humains. Loin de la figure du numéro 1 des héros qui abreuvaient les télévisions de son sourire, de ses exploits, de sa puissance. All Might, un surhomme, qui avait cette étoffe qu’Enji convoitait.
Enji suivi le chemin des héros sans la posséder, compensant son corps fragile par un entraînement exigeant. Il n’était que fragilité alors il s’employa à barricader chaque aspect de cette faiblesse par des barricades d’arrogances et de forces brutes. Il était en perpétuel effort pour ne serait-ce qu’effleurait cette force qui lui était nécessaire pour sauver sans mourir. Alors il prit comme nom de Héros Endeavor, un reflet de cette quête dans laquelle il ne cessait d’échouer sans jamais arrêter de s’y atteler.
Il perfectionna son alter de feu, dépassant ses prédécesseurs, s’attela à devenir une machine à arrestation. Il grimpa dans le classement des meilleurs héros jusqu’à devenir le numéro 2. Cependant son corps ne suivait pas sa cadence, la chaleur montait trop vite malgré ses efforts pour exploiter sa température corporelle au mieux, il ne pouvait pas infiniment compenser sa faiblesse, son ennemie.
Enji ne pouvait pas compenser sa fragilité, celle qui l’empêchait de dépasser All-Might. Il décida alors de donner naissance à un être pouvant réaliser l’exploit dont il était incapable. Créer de lui-même cette force, mais le faire hors de lui, hors de son corps faillible. Il réalisa donc un mariage d’alter traditionnel, donnant de l’argent à une famille ayant une fille avec un alter de glace puissant pour arranger un mariage. Rei, elle serait sa femme. Elle acceptait l’arrangement qui permettrait à ses parents d’éviter la ruine de leur lignée et ensemble, ils donnèrent naissance à leur premier enfant.
Touya était, au départ, tout ce qu’Enji pouvait espérer. Un enfant joyeux et aimant, énergique et courageux. Les premières années furent douces avant que Touya ne dévoile son alter. Evidemment, All-Might passait toujours et encore à la télévision rappelant à l’aîné Todoroki à quel point il n’était pas et ne serait jamais au niveau pour dépasser le gouffre qui le séparait de la première place. Néanmoins Touya allait être si fort, si puissant. Le père de l’enfant lui expliquait à quelle place il serait un jour, et ça lui faisait du bien.
Quand l’alter de son fils se dévoila, les espoirs d’Endeavor décuplèrent alors que le garçon se montrait bien plus puissant avec des flammes pouvant atteindre des températures bien plus haute que celles de son père. Sauf que son corps ne pouvait pas le supporter, il avait prit la génétique de sa mère, il était fait pour résister à la glace pas au feu. Toutes ces attentes parti en fumée. Son jeune fils ne se résigna pas, contrairement à Enji qui essayait de masquer son amertume. Touya savait qu’il était fait pour dépasser All Might alors il essayait. Et essayait, et essayait. Malgré les vociférations de son père qui le voyait se brûler le corps pour aucun bénéfice.
Enji était dépassé par l’obstination de son enfant, autant qu’il macérait son aigreur face à sa position d’éternel deuxième. Touya ne voulait pas comprendre qu’il ne serait jamais ce héros qui dépasserait All-Might, malgré les espérances qu’Endeavor avait mit en lui. Et si il ne voulait pas comprendre, alors Enji le forcerait à comprendre. Un corps faible ne pouvait pas dépasser le numéro un, Endeavor le savait mieux que quiconque, et son garçon n’allait que se tuer en essayant. La meilleur solution à ses yeux fut alors de donner naissance à ce parfait enfant qui pourrait un jour prendre la place d’All-Might, dépasser Enji, les dépasser tous, réellement fort et sans fragilité. Touya devrait bien se rendre à l’évidence face à ce constat.
Les deux enfants suivants n’avaient pas des alter très puissants. Endeavor ne passaient pas beaucoup de temps avec eux, il avait beaucoup de travail en tant que Héros. Il espérait dans un sens que Touya se calmerait en la compagnie de son frère et sa soeur. Mais non, il était tétu. Si tétu. Et Enji ne l’était pas moins, sa quête de l’enfant parfait était toujours en route et son quatrième enfant répondit à toute ses espérance. Shoto…
L’alliance parfaite d’un alter de feu et de glace, il avait un si grand potentiel. Pour réaliser son rêve, pour faire de Shoto un héros fort et indétronable, Endeavor décida de l’entraîner personnellement. Shoto n’avait pas de temps à perdre avec ses frère et soeur, car il fallait battre le fer tant qu’il était chaud, alors Endeavor battait le fer, encore et encore. Sans merci, sans pitié, il moulait, il forgeait, il frappait son fils pour en faire un guerrier fort, sans faiblesse.
La jalousie de Touya devenait ingérable, souhaitant toujours s’accrocher à l’idée saugrenue de pouvoir être un héros malgré son physique non compatible avec ses aspirations. Il s’entraînait, continuait de s’auto-mutiler. Enji en devenait fou de frustration, il mettait ça sur le compte de sa femme, qui ne savait pas gérer leur fils alors que lui était au travail. Il lui hurlait dessus, il n’était que colère et impuissance.
Son fils aîné le suppliait de l’entraîner. Il refusait. Son fils aîné le suppliait de venir le retrouvé sur la butte pour qu’il lui montre ses progrès. Il ne vint pas. Il ne voulait rien encourager, il voulait juste que Touya se résigne. Il ne serait pas ce qu’Enji lui avait promis qu’il serait. Ce qu’Endeavor ne savait pas c’est que Touya irait l’attendre sur la butte. Qu’il avait développer ses flammes, qu’il avait compris que ses émotions étaient leur moteur. Quand le coeur de Touya se brisa car son père n’était pas venu le retrouver, il s’enflamma, s’enflamma, son corps tomba en poussière.
Endeavor fut le premier sur les lieux et il ne retrouva que la machoire de son fils aîné. Il était détruit. Il était coupable. Il était… innarrêtable dans sa quête pour rendre Shoto plus fort. Il s’y engouffra pour ne plus penser, ne plus réfléchir, comme si c’était la solution. Car la force c’était la survie, la survie pour Shoto. Il brisait chaque membre de sa famille un peu plus, il était devenu sans s’en rendre compte le monstre qui parcourait les couloirs d’une maison où chaque habitant était captif d’une terreur sans nom envers lui.
Sa femme était si effrayée par son regard qu’en le voyant sur le visage de son plus jeune fils, elle ne put retenir son geste avant de lui jeter de l’eau bouillante au visage. La marque était indélébile sur le visage du plus jeune et Enji fit internetr sa femme, la rendant responsable de son acte. Shoto lui, voyait son coupable en Endeavor.
Les années passèrent douloureusement. Huit ans plus tard, Shoto entrait à l’académie des héros, UA. Sa fille aînée était professeur et son fils aîné, Natsuo était étudiant en faculté de médecine. Endeavor ne s’occupait pas beaucoup de leur vie, leur pourvoyant juste les fond nécessaire. Cependant, il était très intéressait pas l’avenir de Shoto qui était toujours aussi en froid avec lui.
Shoto était plein de colère et de rancoeur pour Enji, il ne voulait plus utiliser son feu, mais son père y voyait aussi une forme d’opportunité. Shoto voudrait le dépasser, c’était une bonne chose. Un bon moteur. Même si son garçon en était malheureux. Cependant, dans son école Shoto prit un autre chemin, il enterra son passé, reprit son alter de feu en main et… décida de ne plus suivre le chemin de son père, de prendre une distance insensible. C’était… déroutant pour Enji. Il était déçu mais aussi intrigué par le chemin que prenait son plus jeune fils.
Quand All Might tomba, Endeavor aussi. Il monta numéro un dans le classement mais il était toujours lui, toujours si faible. Pas comme ça, il ne voulait pas devenir numéro un comme ça ! Il était toujours si loin de ce qu’avait été All Might et il n’y avait plus que lui maintenant. Tout ce qu’il avait vécu, tout ce qu’il avait brisé lui revint en pleine gueule. Il était… il avait… tout ça pour rien. Il regrettait. C’était faible. Il convoitait de renouer avec ses enfants. C’était fragile, c’était risible.
C’est en pleine période de doute qu’il rencontra Hawks, le numéro deux en lisse, le brûleur d’étape et le casseur de pied. Même si Endeavor avait du mal avec le caractère nonchalant du héros, toujours dans l’incertitude du niveau auquel il se fichait de lui, Hawks savait être pertinent. Ils durent se battre contre un ennemi surpuissant et firent une équipe efficace.
Comment cela arriva ? Impossible à dire mais Hawks devint ce qu’on pouvait appeler un soutien. Et plus tard un ami. Enji rentra dans une période de volonté d’expiation de ses pêchés, se soumettant aux jugements de ses enfants, mais évidemment, il ne pouvait réparer ce qu’il avait mit des années à briser.
Le retour de Touya continua de fragilisé le pécheur qu’il était, embrassant ses faiblesse pour mieux se détester, il fit fasse à son fils qui revenait d’entre les morts pour le tuer et qui, dans sa quête souhaitait brûler le monde. Mourir était une option incertaine pour Enji, il ne savait pas si il voulait s’y soumettre, Touya - Dabi - ne s’y arrêterait pas.
Ses abus furent dévoilés au monde et il passa de héros numéro un à personnalité publique la plus détesté. Il trouva un soutient chez Hawks, comme toujours, malgré son abjecte personne révélé. Et un soutient non espéré, non mérité, de sa famille prête à mettre de côté le passé pour régler d’abord l’affaire Dabi.
Son premier souvenir en arrivant en ville c’était une secouriste assise près de lui en train de lui dire de ne pas se lever alors qu’elle prenait sa tension. Autour de lui il y avait une foule de personnes hagardes prisent en charge par d’autres membres issus de différentes branches des métiers d’assistances : pompiers, soignants, policiers… Il les reconnaissait à leurs uniformes, même si ils n’étaient pas tous identiques dans les mêmes disciplines. Le tensiomètre fut retiré de son bras et on lui demanda son nom « Todoroki » répondit-il du tac au tac. Hm, bien, prénom ?
« ... » Rien ne vint cette fois. Âge, nationalité, antécédent médicaux, famille, … Il lui semblait avoir toute sa conscience jusqu’à ce que ça touche des aspects personnels. Au loin il pouvait voir quatre individus qu’il reconnu grâce à leur casque blanc surmonté de lunettes de protection et à leur uniforme bleu ciel comme des techniciens ambulanciers japonais. Et malgré tout, il n’arrivait pas à répondre aux questions qui lui étaient posées : activité, allergie, souvenirs…
On le rassura, ça pouvait être l’état de choc, quand bien même il n’avait aucune idée du drame qui était sensé avoir eu lieu. Dans les yeux de la soignante il voyait ses pupilles trembler d’angoisse, malgré son calme apparent. L’homme restait tempéré, analysant ce qui se passait autour de lui, respirant lentement par le nez. Il sentait ses paumes bouillir sur ses genoux.
Quelques semaines plus tard, les expatriés s’étaient organisés avec plus ou moins de succès et Todoroki alternait les entrées et sortis à l’hôpital. On ne pouvait pas le garder en continu pour manque de place ; il y avait plus malade que lui et aussi incongru que cela puisse paraître, plus dangereux pour leur propre santé et celles des autres.
Les flammes qui parcouraient son corps laissaient la plupart du temps des brûlures superficielles sur sa peau. Il évitait les endroits étroits et les situations potentiellement énervantes. Il évitait les médicaments qui lui faisait perdre le contrôle de son corps. Il évitait de croiser des gens. Il évitait de trop réfléchir à son passé. Il évitait tout ce qui donnait du carburant au feu infernal qui ne demandait qu’à sortir. Il espérait ainsi éteindre l’incendie et refroidir les braises de façon à se concentrer sur sa guérison.
Et vint les rêves.
Il ne put échapper à ses démons. Chaque bout de mémoire dévoilée le rapprochant de celui qu'il était.
Avec Hawks, il retrouva ses souvenirs et prit ses fonctions dans l'agence de héros nouvellement formée.
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