Is redemption truly impossible?

Is redemption truly impossible?

@Peter Parker et @NoHo Hank

La vie était faite d'une succession de choix, et Hank était particulièrement doué pour opter pour les pires décisions. S'il pouvait s'aventurer sur le mauvais chemin, il semblait destiné à le faire. Pour la première fois depuis bien longtemps, cependant, Hank était confortable avec un choix qu'il avait effectué. Malgré les conséquences.

Il aurait pu opter pour l'ignorance volontaire. Ne pas s'impliquer, prétendre ne rien voir, faire ses choses de son côté. Mais quelque chose en lui l'en avait empêché, lorsqu'il avait réalisé ce dans quoi son gang s'était empêtré. Jusqu'ici, ils s'étaient spécialisés dans le trafic de drogue, et cela convenait tout à fait à Hank. C'était un domaine dans lequel il ne manquait pas de compétences. Mais, alors qu'il venait de sécuriser un deal avec des fournisseurs potentiels, voilà que ses "amis" décidaient de prendre leurs propres décisions sans l'inclure.

Et quelle décision... Hank avait senti son souffle se bloquer dans sa gorge lorsqu'on lui avait annoncé, en toute fierté, qu'ils avaient réussi à enlever un gamin d'un notable. Le fils d'un homme qui serait prêt à payer cher, très cher pour retrouver son enfant. Sa cervelle l'avait instantanément ramené à ses propres erreurs, au fils de Barry qu'il avait kidnappé pour pouvoir mettre la main sur le tueur à gages. Le garçon était si jeune et terrifié, et sans parler de sa mère...

Rien que d'y repenser, Hank avait la nausée. Il aurait dû tourner les talons. Prétendre ne rien savoir. Mais... Mais il avait vu la terreur dans les yeux du gamin, et il n'avait pas pu l'ignorer. Il s'était porté volontaire pour jouer les baby-sitters, et avait saisi la première opportunité venue pour le défaire de ses liens, pour lui permettre de s'échapper. Faire ce qu'il n'avait pas su faire pour le fils de Barry.

Il était on ne peut plus conscient des conséquences de son geste, et son sang s'était glacé dans ses veines lorsque, alors que le gamin finissait de s'échapper, il avait été pris en flagrant délit. Hank était seul, face à ceux qu'il avait commencé à considérer comme des "amis", mais il avait dégainé son arme malgré tout, pour faire gagner du temps à l'otage, empêcher qu'ils ne le rattrapent.

Ils n'avaient pas eu de difficulté à le désarmer : pour tout ce qu'il avait accompli dans le monde du crime, Hank n'était pas un combattant. Et les coups avaient commencé à pleuvoir. Ils ne voulaient pas se contenter de le tuer : ils voulaient envoyer un message, à tous ceux et celles qui tenteraient de s'opposer à eux. Hank ressentait chaque membre de son corps avec une acuité insupportable, la souffrance le forçant à une immobilité qui n'était interrompue que par des spasmes incontrôlés.

Est-ce ainsi qu'il était voué à mourir une fois encore ? Seul, dans la souffrance ? Il n'avait pas pu le revoir... Qu'il aurait aimé le revoir... Est-ce qu'il serait fier de lui, à cet instant ? Est-ce qu'il l'aimerait à nouveau ?

Sonné, Hank ne réalisa pas immédiatement que le passage à tabac s'était achevé. Que quelqu'un était intervenu pour le sauver. Ses yeux papillonnèrent, se posant sur le héros qui était venu à son secours. Il aurait dû le reconnaître immédiatement, mais sa cervelle malmenée le trompa, lui faisant espérer l'impossible :

"C... Cristobal ?"

Le mot avait été de trop pour l'homme, sang s'égarant au coin de ses lèvres après une toux incontrôlée. Partout, il avait l'impression d'avoir mal, de n'être qu'une douleur sur pattes. Quelque chose en lui le suppliait de se reposer. De fermer les yeux et de se laisser emporter dans ce sommeil sans fin. Mais il s'accrocha à sa propre conscience, tant bien que mal. Ce désir de vivre, en dépit de tout ce qu'il avait pu faire... De vivre et, peut-être, de trouver cette rédemption à laquelle il persistait à se refuser...

Ses doigts tentèrent de trouver son sauveur, se refermant dans le vide. Son esprit confus s'accrocha au garçon qu'il avait sauvé, parvenant à articuler tant bien que mal :

"Il... Le garçon... Est-ce que...."

Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce qu'il était en vie ? Avait-il enfin pris la bonne décision, dans cette existence qu'il avait méticuleusement et consciemment gâchée ?

Peter & NoHo

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Où est-ce qu’il était ? Merde, merde, merde. Si Peter ne le trouvait pas, il allait péter un plomb. Il parcourait The Heart depuis deux heures déjà, dans tous les sens, à la recherche d’un enfant. Ayant retrouvé ses bonnes habitudes, il avait plus ou moins piraté la fréquence de la police de la ville et avait donc appris qu’un gamin avait été enlevé. Il n’avait pas réfléchi et s’était aussitôt lancé à sa recherche, sachant très bien que ses capacités surnaturelles pourraient l’aider à le localiser plus facilement. Il allait vite, se balançait d’un immeuble à l’autre à un rythme effréné, n’ayant en tête rien d’autre que l’idée de sauver le petit garçon. Il ne pouvait pas imaginer ne pas le sauver. Il avait déjà failli à sa mission par le passé, et c’était pas maintenant que ça allait recommencer. Pas avec un enfant. Il ne pouvait pas l’abandonner. Alors il redoublait d’efforts pour le trouver et il le ferait, quitte à vérifier chaque bâtiment désaffecté, chaque ruelle suspecte. Il trouverait ce gosse.

Soudain, un mouvement attira son attention en dessous de lui et il se précipita vers le sol. Il était là, joues trempées de larmes, regard complètement effrayé, mais vivant, sans une seule égratignure. Aussitôt, Peter l’attrapa pour aller le mettre en sécurité, le larguant près d’une voiture de police, entre les mains de deux officiers. Une fois certain qu’il ne craignait plus rien, il s’élança à nouveau, ayant vu d’où il était sorti. Il ne lui fallut que quelques secondes pour retrouver le bâtiment et se faufiler à l’intérieur, décidant de s’accrocher au plafond et d’avancer aussi silencieusement que possible pour ne pas se faire repérer. Finalement, il comprit qu’il n’aurait même pas eu besoin de prendre ce genre de précautions, puisque les criminels étaient visiblement bien occupés, tous rassemblés autour de ce qui semblait être un pauvre type en train de se faire violemment rétamer. Sol retrouvé, pieds et poings lancés avec précision, adversaires mis à terre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et entoilés, il se passa moins de deux minutes entre son entrée sur les lieux et la fin du tabassage en règles. Il se précipita sur le corps recroquevillé un peu plus loin et jura quand il reconnut NoHo Hank. Il leva les yeux au ciel en l’entendant appeler le mauvais nom, réalisant qu’il avait certainement dû sacrément morfler. Il le vit tendre la main vers lui et s’agenouilla à ses côtés, l’aidant à se redresser légèrement. Il ne put empêcher une bouffée de fierté de s’emparer de lui en comprenant enfin que c’était Hank qui avait aidé l’enfant à s’échapper. Peut-être qu’il n’avait pas entièrement parlé dans le vide la dernière fois, alors ?

« En sécurité, je m’en suis assuré. »

Visiblement, il n’était pas loin de l’inconscience et cela rendait Peter inquiet. Il n’avait pas envie de le voir blessé, ou pire, après avoir enfin fait quelque chose de bien. C’était vraiment pas le moment. Dans son dos, il sentait également que les autres étaient en train de commencer à s’agiter, qu’ils ne tarderaient pas à reprendre conscience. Il ne savait pas non plus s’ils étaient seuls ou si d’autres criminels pouvaient les rejoindre...

« Faut qu’on parte d’ici. T’es pas en mesure de bouger, alors je vais te porter. Mais t’es clairement mal en point. Faut que je sache si je t’emmène à l’hôpital ou pas. T’es recherché à quel point ? »

En temps normal, il ne se serait pas posé la question. Mais là, les choses étaient différentes. Parce que lui sauver la vie pour l’envoyer en prison et qu’il recommence ses conneries, c’était loin d’être l’idée du siècle. Alors il allait prendre son avis en compte et faire avec. L’essentiel, c’était pour l’instant de se sortir de ce bourbier.

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@Peter Parker et @NoHo Hank

Ce n'était définitivement pas Cristobal qui lui faisait face. NoHo Hank était bien incapable de déterminer s'il en était déçu ou soulagé. Tout ce qu'il savait, à ce moment, c'était qu'il avait mal. Un râle lui échappa quand son sauveur l'aida à se redresser, et ses pensées confuses se remirent quelque peu en place, lui permettant d'identifier enfin celui qui était intervenu pour interrompre son passage à tabac. L'araignée. Ça faisait longtemps...

"M... Merci. Pour... Pour gamin."

Cela faisait un destin brisé en moins à porter sur sa conscience. Il supposait que cela valait bien la souffrance, et tout ce qui pouvait en découler. S'il n'avait pas eu ce courage auparavant, il avait pu le trouver cette fois. Exceptionnellement. Et il en avait payé le prix. Le goût métallique qui habitait sa bouche se propagea un peu plus, tandis que Hank se retrouvait secoué d'une toux incontrôlable, souffle irrégulier, cœur battant trop rapidement dans sa poitrine. Ils ne l'avaient vraiment pas raté...

"P... Pas d'hôpital... N... Niet..."

Si les hôpitaux étaient aussi chers ici que dans son ancien monde, Hank n'était certainement pas prêt de les fréquenter. Pas avec sa petite paie de serveur, ou ses gains modestes au sein de son gang. Son gang... Tss. Comme s'il pouvait encore le considérer ainsi. Après ce qu'il avait fait, c'était certain qu'il allait devenir leur cible. Hank allait devoir faire ce qu'il avait toujours fait, s'il survivait à ses fichues blessures : s'adapter. Rejoindre une autre bande. Echanger des informations. Recommencer à grimper, petit à petit. Et le cycle continuerait.

Outre le prix d'un traitement quelconque, Hank se voyait bien mal expliquer comment il s'était retrouvé dans cette situation. Pas sans risquer gros. Paria dans son propre gang, Hank n'avait rien à offrir de substantiel aux autorités pour s'en tirer : il ne pouvait pas jouer les informateurs, et il était trop bas dans la hiérarchie pour leur fournir des tips satisfaisants. C'était quasiment la prison assurée. Et Hank n'y retournerait pas. Dans ce monde, dans celui qu'il avait quitté... Jamais il ne retournerait en prison.

"Porter... Tu vas me porter... en Princesse ?"

Hank fut secoué d'un rire, qui se transforma une fois encore en toux. Ses yeux roulèrent brièvement et vivement dans leurs orbites, sa vision s'obscurcissant un court instant, un gémissement glissant hors de ses lèvres. Avait-il des os cassés ? Il n'en était pas certain, il n'avait rien d'un docteur, après tout. Mais il avait définitivement son lot d'hématomes. Potentiellement un traumatisme crânien. Il pouvait sentir une dent se déchausser, si ce n'était pas déjà le cas. Et ce goût perpétuel métallique dans sa bouche, quelle horreur ! Ugh...

"Araignée ? J'sais pas si... si..."

Il avait essayé de se redresser un peu plus, pour aider le héros à le soulever, mais un faux mouvement le trahit. Une douleur aiguë se propagea dans son corps comme une décharge électrique, et Hank fut pris d'une violente et soudaine convulsion, qui s'acheva aussi vite qu'elle avait commencé, le laissant au bord de l'inconscience.

L'esprit embrumé par la souffrance, les prochains mots qui quittèrent ses lèvres, inspirés par un début de délire, furent prononcés dans un langage que ne parlait définitivement pas l'araignée, les paupières de l'homme papillonnant lentement :

"Извини меня, Cristobal..."

Il avait été son monde. Son obsession. L'homme qui donnait un sens à sa vie. Et il avait tout gâché. Encore. Et encore. Et encore.

Traduction:

Peter & NoHo

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Forcément, il aurait dû s’en douter. Le criminel ne voulait pas se retrouver à l’hôpital, mais ce n’était pas vraiment surprenant. Des soins hospitaliers signifiaient des coûts, un dossier, un échange de noms et une position géographique compromise pour une personne qui avait probablement la police aux trousses. C’était après tout pour ça que Peter lui avait posé la question avant de faire quoi que ce soit. Maintenant qu’il avait refusé cependant, il allait falloir trouver un moyen de le soigner sans attirer l’attention, parce qu’il était carrément mal en point. Bien sûr, il fallait d’abord le sortir de là et pour ça pas beaucoup de possibilités hormis celle de l’éloigner rapidement en utilisant ses toiles et en le portant. Il leva les yeux au ciel en l’entendant rire mais ne put s’empêcher de sourire légèrement, heureusement caché par son masque. Ce n’était pas le moment de faire des plaisanteries foireuses, surtout vu son état qui semblait empirer à chaque seconde passée. Pique d’inquiétude en le voyant convulser, Peter le lâcha l’espace d’une seconde, pas sûr de ce qu’il était censé faire... Avant de le soulever de terre, le maintenant contre lui d’un bras une fois à l’extérieur tandis qu’il s’élançait, voltigeant entre les bâtiments tandis que l’autre délirait entre ses bras. Il avait cru reconnaître un prénom, mais n’était sûr de rien. Dans tous les cas, ce qui l’intéressait pour l’instant n’était pas de déchiffrer les paroles du criminel, mais plutôt de le mettre à l’abri et tenter de le sortir de cet état terrible dans lequel il s’était un peu foutu tout seul. Enfin, pas réellement, mais pas loin.

Impossible d’aller chez lui, il ne savait pas si Sam était à l’appartement ou non, mais pas question non plus de s’occuper de Hank sur un toit d’immeuble ou dans une ruelle. Rien de tout ça n’était sûr ou hygiénique et ça le mettrait encore plus dans la merde. De toute façon, si la situation devenait trop critique, il le traînerait à l’hôpital sans plus lui laisser le choix. Il réfléchissait à toute vitesse, cherchait toutes les solutions possibles... Sans qu’aucune ne lui semble la bonne. Il changea brutalement de trajectoire, se retrouvant quelques minutes après dans sa chambre, le criminel déposé sur son lit. Il était pour l’instant inconscient, alors Peter en profita pour dissimuler tout ce qui aurait pu lui donner le moindre indice sur sa vie, ce qui n’était pas grand-chose, tout au plus quelques cahiers d’élèves et une ou deux photos où son visage n’était pas masqué. Sans retirer son costume, il fit un raid sur la salle de bain pour y trouver de quoi au moins soulager la douleur, puis revint dans la chambre, s’étant assuré que son colocataire n’était pas présent. Il fut heureux de constater que Hank avait ouvert les yeux lorsqu’il revint.

« T’as pas intérêt à faire la moindre connerie, sinon je te laisse te démerder tout seul. Tiens, prends ça. »

Il lui tendit un anti-douleur et une bouteille d’eau avant de reprendre la parole.

« Je vais pas pouvoir faire des miracles, mais si tu m’aides à faire la liste de tes blessures je peux te soigner un minimum. »

Il avait après tout l’habitude de se recoudre lui-même, de panser ses diverses blessures seul, alors le faire sur quelqu’un d’autre ne devait pas être si compliqué que ça.

« Si t’as besoin d’alcool pour la douleur dis-le-moi, aussi. »

Il ne savait pas quel genre de stock ils avaient, mais il se débrouillerait.

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@Peter Parker et @NoHo Hank

NoHo Hank ne saurait jamais qu'il pourrait rayer de sa bucket list l'idée de faire le tour de la ville dans les bras d'un Super-Héros. Enfin, il en aurait une vague idée, mais le souvenir grisant ne l'accompagnerait pas. Sacrément dommage...

Entre conscience et inconscience, Hank s'était égaré dans le passé, dans les regrets, dans tout ce qu'il avait gagné et perdu au fil des ans, erreur après erreur, mauvais choix après mauvais choix. Ce n'était pas la première fois qu'il se demandait s'il valait la peine pour lui de s'accrocher, de continuer à avancer, mais il savait mieux que personne que rien ne l'attendrait après tout ça. Juste la froide embrasse de la mort et du néant, dénué de cet amour qu'il espérait retrouver.

Alors, Hank nagea jusqu'à la surface, retrouvant progressivement conscience dans une chambre dont il ne connaissait rien. Une chambre qui semblait avoir été dépareillée de son identité, tandis que, d'un coup d’œil perplexe, le gangster tentait d'identifier son environnement. La douleur qui suivait chaque mouvement n'aidait en rien sa concentration, et il renonça à son inspection, d'autant plus que son mystérieux sauveur se présentait à lui. Oh, bien sûr. L'Araignée. Qui l'avertit immédiatement de ne pas faire de "conneries", au risque de se démerder seul.

"Bonjour toi aussi, Araignée."

Hank se redressa tant bien que mal, chaque mouvement lui demandant un effort considérable, ses traits trahissant malgré lui la souffrance, et avala sans hésiter l'anti-douleur. Ce n'était pas comme s'il allait se méfier de l'Araignée. Il aurait pu le tuer dix fois, dans son état, pourquoi recourir à un quelconque poison ?

"La liste de mes blessures ?"

Hank réfléchit brièvement, peinant à trouver l'origine précise de ses souffrances, tant elles radiaient dans l'entièreté de son corps :

"Mon ego, d'abord. Pas sûr l'antiseptique pourra aider..."

Hank retint difficilement le rire qui voulait franchir ses lèvres, se contentant d'un sourire. Il n'était pas vraiment en état pour se montrer hilare.

"Ils ont frappé partout. La tête... J'ai probablement ... hmm... сотрясение ? Choc au cerveau ?"

Le mot ne lui revenait plus (les joies de s'exprimer dans une langue non native, en particulier dans son état actuel), et il ne pouvait donc qu'espérer que l'Araignée comprenne où il voulait en venir. NoHo Hank était d'un calme olympien, tandis qu'il analysait ses blessures et tentait de faire l'état de ses injures. C'était loin d'être le pire événement qu'il ait vécu. Hank avait eu son lot de passages à tabac, et avait frôlé la mort tant de fois qu'il était plus familier avec la Faucheuse qu'avec sa propre mère.

La seule chose qui distinguait vraiment cet événement de tous les autres, c'était que Hank avait été sauvé. Par un super-héros. La chose était définitivement plus glamour dans les films et les bandes dessinées. Parce que la réalité, c'était qu'être une victime, ça faisait un mal de chien.

"J'ai probablement des côtes fêlées. Ça se réparera tout seul. Et plus d'hématomes que de tatouages."

Tatouages dont son corps était recouvert, mais là n'était pas le sujet. La dernière proposition du héros lui avait tiré un sourire, une nouvelle opportunité de se réfugier dans l'humour, de se cacher du choix qu'il avait fait, et qui lui rappelait plus que jamais qu'il n'arrivait pas à vivre avec la personne qu'il était devenu :

"Un verre de vodka ? J'ai juste à recracher l'anti-douleur, et on pourra trinquer."

A quoi ? Là était toute la question. Hank avait fait le "bon" choix, le choix moral, mais il ne sentait pas pour autant mieux dans ses baskets. Tout ce qu'il voyait, c'était que le peu qu'il avait réussi à construire s'était effondré, et qu'il allait lui falloir recommencer. Recommencer, avec une menace supplémentaire sur le dos... Il doutait que ces gars le laisseraient vivre sans conséquence, après ce qu'il avait fait. Fuck.

"Tu vas vraiment garder le masque, l'Araignée ? Qu'est-ce qui pourrait arriver, si je voyais ta face ? "Oh non... Un gars ! Incroyable !". Tu dois avoir chaud, là-dedans. C'est du spandex, hein ? Ca respire très mal. Terrible pour la peau, c'est..."

Hank s'interrompit lorsqu'il réalisa qu'il était en train de se perdre dans un monologue décousu. Choc cérébral, ou un autre de ses égarements habituels ? Difficile à dire... L'homme se força à focaliser ses pensées sur ce qu'il cherchait réellement à exprimer, ajoutant d'une voix songeuse :

"Si tu veux me faire la leçon, je préfèrerai pouvoir soutenir ton regard. Tant que je suis assez sonné pour avoir le courage pour ça."

Avant que l'antidouleur ne fasse pleinement effet, et qu'il ne puisse plus ignorer la culpabilité et le dégoût qu'il éprouvait à son égard, sans pour autant avoir le cran de faire quoi que ce soit pour changer ça.  

Traduction:

Peter & NoHo

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Visiblement, le Russophone n’avait pas perdu son sens de l’humour en se faisant passer à tabac. Le problème restait le fait que tout ça n’avait rien de drôle aux yeux de Peter. Il se contenta donc de ne pas commenter la remarque idiote et de lever les yeux au ciel, retenant de justesse un soupir plus qu’agacé. Il hocha ensuite la tête lorsque l’autre devint enfin un peu sérieux. Un traumatisme crânien, ok. Il savait comment gérer ça, ce n’était pas son premier. Il savait comment comprendre les signes d’un réel traumatisme, connaissait les réflexes à avoir, pouvait anticiper pas mal de choses. L’avantage d’être un super héros à l’identité réelle inconnue, c’était qu’il était paré pour à peu près toutes les situations de mise en danger. Il fit une note mentale de ce qu’il devrait inspecter, ce qu’il pouvait aider à soigner ou non... Puis se sentit un peu bête. Il y avait un paramètre qu’il n’avait pas vraiment pris en compte : face à lui se trouvait un humain. Pas quelqu’un d’altéré génétiquement, doté de super pouvoirs ou d’une résistance accrue, non, juste un humain. Ce fait le frappa de plein fouet et il se demanda l’espace d’un instant s’il ne s’était pas lancé à l’aveugle dans une chose qu’il ne pouvait pas gérer. Lui avait la capacité de se régénérer bien plus rapidement que la moyenne, et même s’il avait parfois fini k.o. après un affrontement ou un autre, il avait toujours réussi à se remettre sur pieds plutôt rapidement. Bien sûr qu’alcool et anti-douleurs ne feraient pas bon ménage pour Hank. Il était idiot de ne pas avoir réalisé ça plus tôt. Vraiment idiot... Dieu merci, son masque cachait parfaitement l’éclair de réalisation qui venait de le frapper, et puisque l’homme qui lui faisait face n’arrivait visiblement plus à s’arrêter de parler, son petit moment de flottement passa tout à fait inaperçu. Il l’écouta déblatérer au sujet de son masque sans rien ajouter, attendant patiemment une fenêtre d’ouverture pour pouvoir enfin en placer une. Lorsqu’enfin – et pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, probablement – Peter sentit un brin de sincérité dans les paroles du Russe, il comprit que le monologue touchait à sa fin, qu’enfin l’esprit de l’autre homme se laissait aller un peu. Il attrapa la bouteille d’eau et la posa sur la table de chevet, lui faisant ensuite signe de s’allonger à nouveau. Sans plus de cérémonie, il se mit à l’examiner, constatant que malgré de très nombreuses lésions, aucune n’était sanguinolente et ne méritait donc de soins immédiats et très complexes. Tandis qu’il attrapait son poignet pour analyser ses battements de cœur, Peter reprit enfin la parole.

« Il va falloir que je te réveille toutes les trente minutes pour vérifier que t’es pas dans le coma. T’as besoin de repos, mais je peux pas vraiment te laisser dormir comme tu veux. Je peux rien faire pour la plupart de tes blessures, va falloir que tu prennes ton mal en patience jusqu’à ce que les hématomes se résorbent d’eux-mêmes. L’anti-douleur devrait pas tarder à faire effet, ça te soulagera déjà un peu. Pour le reste... »

Il replaça doucement son bras sur le matelas puis se recula jusqu’à se retrouver contre sa petite commode, se laissant ensuite tomber au sol.

« J’enlèverai pas mon masque, ce serait contraire à pas mal de trucs. »

Règles qu’il s’était imposées à lui-même, qui n’avaient pris que plus d’importance encore suite à son voyage dans l’univers de Peter 1. Si personne ne savait qui il était, tout le monde s’en porterait mieux. Il soupira légèrement, le regard toujours fixé sur le criminel.

« Je te ferai pas la leçon. Pas aujourd’hui. T’as sauvé un gosse. Ça veut dire que c’est pas si pourri que tu le crois au fond de toi. Y’a peut-être encore un truc à sauver, même si tu veux pas l’admettre. »

Lui, en revanche, en était désormais certain. Ce type pouvait être sauvé, comme Electro, comme Green Goblin... Sauf qu’en lieu et place de pouvoirs, c’était de lui-même, qu’il devait être sauvé. Mais ce qu’il avait fait aujourd’hui, ce qu’il avait réussi à accomplir, était une preuve suffisante du fait qu’il méritait qu’on se batte pour lui.

« Allez, dors maintenant. Tu seras bien content de l’avoir fait quand je te réveillerai dans trente minutes. »

Is redemption truly impossible?

@Peter Parker et @NoHo Hank

Hank ne bougea pas d'un pouce, tandis que le super-héros l'examinait et faisait le bilan de son état de santé. Il avait définitivement connu pire, ce n'était pas un petit trauma et des contusions qui allaient l'achever. L'homme repensa à tous ces moments où il avait flirté avec la mort, une balle si proche de son cœur, des flammes qui menaçaient de l'envelopper, un enlèvement... Et une dernière fusillade qui l'avait enfin achevé. La vie de NoHo Hank n'avait jamais été autre chose qu'un exercice d'équilibriste, la menace constante de la chute l'habitant à chaque instant.

Il n'avait jamais connu autre chose. Pouvait-il seulement ? Son premier réflexe, à son éveil dans ce monde, avait été de revenir à ses racines. De retrouver la voie du crime. Et maintenant ? Maintenant, il devait assumer les conséquences de son dernier choix. Sauver ce gamin, plutôt que ses propres intérêts. Hank n'avait pas encore entièrement décidé s'il le regrettait ou non. Attrapant la bouteille d'eau dans un mouvement maladroit, il but une première gorgée, grimaçant ensuite, tandis que l'araignée lui refusait sa requête. Non, vraiment, il ne comprenait pas cette obsession à évoluer à visage couvert. Qu'est-ce qu'il craignait, au juste ?

"Contraire à quoi ? Qu'est-ce qui te fait peur, l'Araignée ? Tu crois que j'vais m'en servir ?"

Hank ne pouvait probablement pas le lui reprocher, si c'était vraiment ce qu'il craignait. Il ne lui avait pas donné exactement l'image d'une conduite honorable (et à raison, malheureusement). NoHo Hank reculait devant peu de choses pour parvenir à ses fins : il avait laissé l'amour de sa vie mourir pour se préserver, après tout. La pensée lui tira une grimace, et il s'efforça de l'enterrer au plus profond de son être, de ne jamais se laisser une nouvelle fois percer le voile de son déni.

Hank eut un rire douloureux lorsque l'Araignée refusa de lui faire la leçon, certifiant qu'il n'était pas aussi pourri qu'il l'estimait. Que, peut-être, il pouvait être sauvé. Ses yeux papillonnèrent un bref instant, tandis qu'il s'ajustait à la sensation de souffrance. Le héros avait plus de foi en lui que Hank n'en avait pour lui-même. Il semblait croire que Hank avait agi par pur altruisme. Autant le détromper immédiatement. Tuer l'espoir avant qu'il ne se concrétise.

"Il me rappelait un autre gamin. Sauf que c'était moi, le kidnapping. C'était moi."

Hank s'en souvenait comme si c'était hier. Combien il avait été aveuglé par la rage. La terreur de la mère, la peur du petit, des pions dans son jeu d'échecs avec Barry Berkman, sans autre considération que ses propres intérêts, que son désir de supprimer un ennemi, un risque de plus dans son existence. Il n'était pas une bonne personne. Il n'y avait pas quelque chose à sauver en lui.

"Il aurait pu mourir. Le petit. A la place, c'est moi qui est mort."

Et il était en vie, aujourd'hui. Et il avait choisi de sauver cet enfant plutôt que de l'utiliser. Qu'est-ce que cela disait de lui ? L'existence même de sa culpabilité le rongeait. Admettre qu'il y avait du bon en lui, c'était reconnaître qu'il avait un choix. Et qu'il choisissait délibérément, et constamment, de s'aventurer sur le chemin le plus sombre. Qu'il optait encore et encore pour la facilité. C'était plus aisé de se convaincre qu'il faisait de son mieux dans des circonstances qui ne lui laissaient aucune autre porte ouverte. Plus flatteur.

Le héros lui intima de dormir, prêt à jouer les infirmiers pour lui. L'Araignée était vraiment une bonne personne. Ce n'était pas son cas. Il était un criminel, et il était voué à le rester. Le destin. Le karma. Tandis qu'il fermait les yeux, Hank songea qu'il vaudrait mieux tout simplement que l'Araignée le laisse à son sommeil. Qu'il lui permette de s'éteindre, une nouvelle fois. Pour qu'il ne puisse plus faire de mal à qui que ce soit. Et surtout pas à Cristobal, si ce monde avait décidé de lui offrir une seconde chance.

Son repos fut agité, plus court que les trente minutes que lui offrait le héros. L'événement avait éveillé sa conscience, remué les traumatismes. Il s'était revu, tentant désespérément de convaincre Cristobal de ne pas le quitter, sans jamais oser lui dire clairement qu'il était menacé. Peut-être, oui, peut-être qu'il choisira de rester pour lui parce qu'il le voulait, et non par la contrainte... Mais Cristobal avait franchi le seuil de la porte, et la mort était venue le saisir. Hank s'était construit cette narrative pour s'absoudre de ce qui était arrivé, mais son inconscient ne lui étendait pas la même grâce.

Il n'avait pas tiré ce jour-là, mais c'était tout comme. Et, dans son cauchemar, c'était lui qui pressait sur la détente. Il voyait l'instant exact où la vie avait quitté les yeux de celui qu'il avait aimé plus que l'amour même. La peur. La trahison. Le dégoût. Une vingtaine de minutes après avoir trouvé le sommeil, celui-ci le quitta brusquement, tandis qu'il s'éveillait avec une exclamation :

"Non !"

Le souvenir déformé avait été si réaliste que Hank pouvait presque sentir le poids d'une arme dans sa main. Comme s'il avait tué directement son amour. Un rêve qui lui rappelait ce choix ultime qu'il ne pourrait jamais reprendre, quoi qu'il puisse arriver. Même si Cristobal était bien vivant dans ce monde. Quoi qu'il puisse arriver, Cristobal n'oublierait pas que Hank l'avait sacrifié pour ses propres intérêts. Pourquoi le reprendrait-il, après cela ? A quoi bon ?

Hank ne voulait plus être ici. Aux soins d'un héros qui voyait en lui bien plus qu'il ne le devrait. Difficilement, il tenta de se lever, mais un vertige le saisit et l'obligea à s'asseoir à nouveau, nausée grandissante, aussi bien en raison de sa commotion que du dégoût qu'il éprouvait envers lui-même. L'araignée avait visiblement prévu le coup, puisqu'un seau avait été placé à proximité de son lit pour lui permettre de vider son estomac malmené. La gorge endolorie, la bouche pâteuse, NoHo Hank se sentait plus pathétique que jamais, tandis qu'il levait le regard vers le héros. Depuis combien de temps était-il là, témoin de son état ?

Hank se nettoya sommairement la bouche avec la bouteille d'eau fournie précédemment, regard planté sur le héros. Vraiment, il détestait ce masque.

"Pourquoi tu m'as sauvé ?"

C'était là toute la question. Il aurait pu tout simplement le laisser gérer les conséquences de ses actes, ce que Hank avait été prêt à faire. Au lieu de cela, il lui avait donné une chance de poursuivre sa petite existence minable. Merci, vraiment.

"Tu vois quelque chose en moi ? Tu te trompes. Tu veux me changer ? On n'est pas dans "My Fair Lady" et je suis pas Julia Roberts. Je..."

Hank s'interrompit, avec la nette impression qu'il venait de mélanger ses références pop culture, mais incapable pour l'instant de remettre de l'ordre dans ses pensées. Il grimaça douloureusement, soufflant d'une voix emplie d'amertume :

"J'aurais pu partir en sauvant un gamin. Mais tu m'as pas laissé."

Il était mort en manquant de condamner un gosse. Il aurait trouvé sa rédemption en donnant sa vie pour en sauver un autre. Mais l'Araignée lui avait pris ça. Pour quoi ? Au nom de quoi ?

Peter & NoHo

is redemption truly impossible ?

Bien évidemment, il était hors de question que Peter poursuive cette discussion plus avant. Il avait dit non, il ne retirerait pas son masque, les choses s’arrêtaient là. Hank allait devoir s’y faire, c’était ainsi. Pas besoin d’argumenter plus longtemps, de toute façon, ils avaient plus urgent à faire. Il n’avait pas réellement peur qu’on se serve de son identité contre lui, plus maintenant, plus depuis des années. Il n’avait plus personne à protéger, ici, plus personne contre qui le moindre criminel pourrait retourner sa colère. Ce dont il avait peur, en revanche, c’était de tout ce qui découlait généralement du fait qu’on apprenne qui il était. Il en avait fait l’expérience plus d’une fois, cela ne se passait jamais bien, finissait toujours par un drame. Alors non, il ne dirait pas qui il était, c’était hors de question. Ce qui suivit ne le laissa pas aussi sans voix qu’il l’aurait cru. Après tout, il avait un criminel, face à lui, pas un enfant de chœur. Mais contrairement à ce que pensait certainement le Russe, tout ça ne fit que conforter Peter dans ses pensées. Il avait kidnappé un gosse par le passé, et en avait aujourd’hui libéré un. Peut-être qu’il comprenait enfin, qu’il commençait à voir les erreurs commises, qu’il ne voulait plus commettre les mêmes. Et puis, il lui avoua que c’était à la suite de ce kidnapping qu’il était mort. Ça, en revanche, ça lui coupa le souffle. Parce que Peter savait que cet univers était étrange, fascinant, que tout un tas de choses étaient possibles... Revenir à la vie après être mort dans son propre univers, cependant, était quelque chose de tout à fait incroyable. NoHo ne s’en rendait pas compte, mais c’était une seconde chance qu’on lui donnait. Une seconde chance, qui découlait de ce geste tardif mais plein de bonté. Il avait sauvé la vie d’un gamin, et venait de le faire à nouveau.

« Dors. »

Ce seraient les derniers mots qu’il lui adresserait pour l’instant, tant qu’il ne se serait pas reposé pour essayer de récupérer au moins un peu de ses blessures. Il fut presque soulagé de le voir fermer les yeux, tant parce qu’il espérait réellement qu’il récupère que parce qu’il avait réellement besoin d’une pause. C’était épuisant, de se battre ainsi contre quelqu’un qui ne voulait pas entendre raison. Ça n’avait rien d’un combat physique, mais parfois les combats psychologiques étaient bien plus difficiles à mener. Certes, ils l’étaient moins lorsque ce n’était pas contre son propre esprit que l’on se battait, mais tout de même. Hank ne voulait pas entendre raison, ne voulait pas comprendre qu’il pouvait devenir quelqu’un d’autre, qu’il n’avait pas à refaire toutes ces erreurs... Il se leva après quelques minutes – s’assurant que l’autre dormait bien – pour aller chercher un sceau au cas où le trauma crânien le ferait vomir. Il revint, le mit en place, puis s’installa à nouveau dans sa position précédente, entouré uniquement par le silence. Perdu dans ses pensées, à essayer de trouver ce qu’il pourrait dire pour convaincre l’autre homme, Peter sursauta en l’entendant hurler. Il se leva et se tint à ses côtés tandis qu’il rendait ses tripes, incapable de faire quoi que ce soit pour l’aider. Il soutint son regard malgré le masque, soupira. Il le laissa parler, s’apitoyer sur son sort, puis, lorsqu’il fut certain qu’il avait fini, il se décida enfin à parler.

« Je t’ai sauvé parce que c’est ce que je fais, pas parce que je vois quoi que ce soit en toi. Tout le monde mérite d’être sauvé, même les gens pas forcément bien. Personne ne mérite de mourir. »

S’il avait pensé l’inverse un temps, avait voulu mettre fin aux jours de nombreux criminels, ce n’était aujourd’hui plus le cas. Il savait pertinemment que la mort n’apportait rien, ni la paix ni de réponses. Au contraire, laisser quelqu’un mourir – voire le tuer de ses propres mains – apportait plus de questionnements, de douleur, d’inquiétude.

« C’était pas un traitement de faveur, que je t’ai fait. Est-ce que je pense que t’es un abruti et qu’il faudrait que tu te réveilles ? Ouais. Est-ce que pour autant je t’aurais laissé crever ? C’est mal me connaître. »

Il retrouva sa place face au criminel, mais ne s’assit pas, cette fois, se contentant de croiser les bras sur son torse.

« Tu veux partir en faisant un truc bien ? Alors arrête de faire n’importe quoi et de traîner dans des trucs louches. Quand ta vie défilera devant tes yeux tu pourras au moins être fier d’avoir fait le bon choix. T’es mort, avant, non ? Alors prends ça comme une nouvelle chance. Je te demande pas de devenir Mère Theresa, mais fais au moins l’effort de trouver un vrai job, si serveur dans un café ça paie pas assez pour toi. Arrête tes délires de gangster, tout ça n’a aucun intérêt. »

Is redemption truly impossible?

@Peter Parker et @NoHo Hank

Peut-être que, au fond, malgré sa défiance, Hank avait espéré que Spiderman lui dise qu'il l'avait vraiment sauvé pour une raison particulière. Parce qu'il était lui, NoHo Hank, et que, d'une façon ou d'une autre, cela voulait dire quelque chose. Mais l'araignée était un héros et, en tant que tel, Spiderman sauvait sans discrimination. Il en aurait fait de même pour n'importe qui d'autre. Il n'était probablement rien de plus qu'une tâche de plus à accomplir, une tâche définitivement agaçante et envahissante.

Personne ne mérite de mourir, arguait Spiderman. NoHo Hank n'en était pas si certain. Il repensa à tous ceux et toutes celles qu'il en était venu à fréquenter dans son milieu, et les horreurs qu'ils avaient pu commettre, sans la moindre hésitation, avec la certitude que le monde leur appartenait. Il repensa à Barry, incapable d'aimer sans violence, tentant de se convaincre qu'il pouvait s'extirper de la vie qu'il menait, mais refusant d'assumer les conséquences de ses actes. Comme si tous les meurtres commis pouvaient simplement être effacés d'un coup d'éponge, et qu'il méritait de vivre normalement après ça.

Si Hank souffrait de sa propre forme de déni, il savait au moins qu'il n'était pas une bonne personne. Et que rien de ce qu'il fera ne pourra compenser les atrocités commises, pour grimper les échelons et rester au sommet. Hank ne se salissait pas directement les mains, pas aussi souvent que les tueurs qu'il avait pu engager, mais il n'en restait pas moins un assassin, un trafiquant, un criminel. Sa seule lumière était Cristobal, et il l'avait laissée s'éteindre pour se préserver. Par pur égoïsme.

"Vraiment, personne ne mérite de mourir ? Même si ça sauverait d'autres vies ?"

Si Barry avait été arrêté, s'il avait lui-même été neutralisé plus tôt, tant d'existences auraient été épargnées. Mais ils avaient vécu tous deux, assez longtemps pour entraîner le reste du monde dans leur enfer. Même la prison n'avait pas été assez pour stopper Barry, qui s'était évadé et avait disparu de la circulation des années durant. Si la justice ne suffisait pas, que restait-il encore ?

Une fois encore, Spiderman tentait de le convaincre qu'il pouvait recommencer. Faire les choses autrement. Un nouveau monde, de nouvelles règles, n'est-ce pas ? Cette seconde chance, il n'aurait pas dû y avoir droit. Encore moins avec Cristobal, s'il venait un jour à le rejoindre. Et pourtant, le voici, vivant, à se détester plus que le reste du monde ne saurait jamais le haïr, et pourtant trop lâche pour rejoindre à nouveau les abysses. Terrifié par les ténèbres, mais incapable de s'imaginer marcher dans la lumière.

"C'est pas une histoire d'argent. Enfin, si, un peu, je me suis habitué à mon confort, je vais pas mentir. Mais..."

Hank soupira, détournant le regard pour ne pas voir le héros le toiser derrière son masque. Non, vraiment, il détestait cette barrière de tissu. Ne pas pouvoir lire les expressions faciales de son interlocuteur le hérissait au plus haut point.

"Mais ça n'effacera pas les morts. Les souffrances. Faire semblant, ça n'enlèvera rien de tout ça. J'ai un... "ami" qui s'est convaincu qu'il pouvait s'éloigner de cette vie, mais il y est sans cesse retourné, parce qu'il refusait de payer les conséquences de ses actes. Et, pourtant, il était persuadé d'être quelqu'un de bien. De mériter cette nouvelle vie, peu importe ce qu'il avait à faire pour l'avoir."

Hank avait toujours trouvé Barry ridicule sur ce point. Mais il avait commencé à le comprendre plus qu'il ne l'aurait souhaité, lorsqu'il avait refusé d'assumer que ses actes et ses choix avaient conduit à la mort de Cristobal. C'était beaucoup plus simple de créer sa propre narrative que d'accepter la vérité dans toute sa cruauté.

"Je ne suis pas mon "ami". Je sais que je suis quelqu'un de mauvais, et que je mérite de payer pour ce que j'ai fait. Mais je suis égoïste, l'araignée, et je veux vivre tant que je peux. Le destin frappera à ma porte quand ce sera le moment. Si tu avais laissé le destin faire, j'aurais pu partir en paix. Peut-être que je méritais pas ça non plus."

Hank ne pouvait pas envisager autre chose qu'une vie criminelle. Il avait tout sacrifié pour ça, y compris ce qui comptait le plus pour lui. S'il laissait tomber, alors... alors il lui fallait admettre que tout ça n'avait aucun sens. Que la mort de Cristobal aurait pu être évitée. Qu'il était entièrement responsable de ce qui s'était passé. Il n'avait pas su le reconnaître aux portes de la mort, pourquoi le ferait-il à présent ?

"Tu es le héros. Ton job, c'est de me livrer à la police. Mon job, c'est de leur donner les infos qu'ils veulent, et de retourner à la rue, parce que les gars comme moi sont plus utiles dehors qu'en prison, et de recommencer, jusqu'à la fin. C'est comme ça que le monde tourne, l'araignée."

Hank était las. Fatigué de ce monde, de cette vie, mais incapable de se décider à la quitter, d'une façon ou d'une autre. Il n'avait jamais connu que cela. A ses yeux, il n'y avait pas d'autre alternative viable. Pas pour lui.

"Okay, disons que je fais serveur, et après ? J'ai le droit à une vie normale, et ceux que j'ai tué restent sous terre, c'est l'idée ? Pourquoi j'ai droit à ça, hein ? Moi et pas eux ?"

Lui plutôt que Cristobal. Lui plutôt que tous les autres. Non, non, ça n'avait aucun sens. Aucun foutu sens.