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We could be heroes [PV Lois]

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May Grant
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# Ven 22 Mar - 18:50

We could be heroes

La question de Lois l'emplit d'une certaine nostalgie pour une époque plus simple. Une époque où elle avait pu à nouveau se donner le temps de mûrir à son rythme, de trouver sa voie en-dehors de la peur qu'elle avait éprouvé maintes fois de perdre les siens... Mais May avait avant tout un esprit pratique. Elle tenait ça de sa mère. Là où il y avait besoin d'elle, elle irait, et tant pis pour les conséquences.

Est-ce que ça lui manquait, tout ça ? Un peu, oui. Mais May était désormais installée à Nowhere depuis plusieurs années, et elle avait accepté que c'était là que sa vie se ferait. Tout ce qu'elle pouvait espérer, c'était de retrouver un jour les siens. Et, lorsque cela viendrait à se produire, May ne voulait pas à avoir à rougir de son existence en cette ville étrange. C'était avec fierté qu'elle voulait croiser à nouveau leur route.

May s'était égarée dans ses pensées, mais, de retour à la réalité, elle s'éclaircit la gorge et s'empressa de faire réponse à Lois, un sourire doux aux lèvres :

"J'étudiais le droit. Je n'étais pas encore très sûre de ce que je voulais faire de ma vie. J'avais même envisagé de me lancer dans le journalisme, pour tout vous dire. Mais je savais que j'avais des choses à dire et à revendiquer."

C'était ce qui l'avait motivée tout ce temps, cette idée de se faire entendre, d'une façon significative. D'être une voix pour ceux qui n'en avaient pas. Et, au fond, c'était un peu ce qu'elle était désormais, en reprenant son rôle d'opératrice.

"L'intérêt commun doit passer avant le mien. C'était comme ça que je pouvais me rendre utile ici, et c'est ce que je continue à faire. Sans regret."

La question suivante de Lois lui laissa matière à réfléchir. Bien que May soit présente sur un certain nombre d'affaires, puisqu'elle était la coordinatrice principale entre héros et services d'urgence, elle n'était pas pour autant omnisciente. Elle se pensait relativement informée, mais qui pouvait être certain de tout savoir ? Se creusant la tête, elle finit par trouver de quoi lui offrir une réponse, en se basant sur plusieurs cas mineurs :

"La priorité a toujours été donnée à l'évacuation et au secours des civils. Quoi qu'il puisse arriver, c'est l'objectif numéro 1 de toute opération, qu'elle se déroule selon les plans ou qu'elle doive s'adapter à l'inattendu. Par la suite, il s'agit d'évaluer la source de la menace et de la neutraliser. De préférence sans victime, mais cela n'est pas toujours possible. Je m'estime chanceuse de ne pas avoir eu à gérer une catastrophe d'une telle ampleur pour l'instant."

Et elle espérait ne jamais avoir le faire. May avait vu assez de cataclysmes dans sa vie pour ne pas en rajouter davantage sur sa pile de traumatismes.

"A ce jour, on a surtout dû gérer des héros du dimanche pleins de bonne volonté, mais pas forcément expérimentés pour jouer dans la cour des grands. Il s'agit généralement de les canaliser, et de réfléchir à leur avenir potentiel. Ce n'est pas très différent des civils qui s'improvisent sauveteurs en pensant bien faire."

May n'avait aucune animosité à leur égard. Vouloir rendre service était toujours noble à ses yeux, en particulier lorsque cela n'était motivé que par un pur altruisme. Mais cela ne rendait pas moins leur travail compliqué, en ajoutant des paramètres à gérer sur des situations déjà bien tendues.

Remuer le passé n'avait pas été aisé pour May, qui avait besoin d'un peu de temps pour reprendre contenance. Malgré le temps passé, l'histoire de Claudette restait fraîche dans sa mémoire, ce regret qui ne cesserait jamais de la hanter. Cette impuissance, c'était le pire. Comme tous ces gens qu'elle n'avait pu qu'entendre mourir au téléphone, parce qu'ils avaient appelé bien trop tard, ou que rien ne pouvait être fait, sinon leur tenir compagnie jusqu'au néant qui les saisirait inévitablement. Ces appels-là étaient les plus durs.

"Merci. Je sais, en toute raison, que je ne peux pas sauver tout le monde. Mais ça ne m'empêche pas de le vouloir malgré tout. Et d'être frustrée que cela ne soit pas possible."

C'était là toute la complexité de la nature humaine, ce combat perpétuel entre raison et sentiments. Entre froide logique et douloureuse émotivité. May n'échappait pas à cette lutte, loin de là. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était continuer à oeuvrer de son mieux pour minimiser les dégâts. Et espérer pour le mieux.

Le dernier compliment de Lois ne manqua pas de la faire rougir, et May se cacha brièvement derrière son mug, le temps de se remettre de ses émotions. Ugh, elle n'était vraiment pas douée pour recevoir des éloges... Heureusement pour elle, la journaliste ne s'était pas arrêtée là, et sa requête l'obligea à un temps de pause. Elle comprenait l'intérêt d'un tel partage : il n'y avait rien de plus concret qu'un appel provenant d'une situation passée, bien réelle. Et il était tentant de lui dire "oui" dans l'immédiat, pour défendre un peu plus sa cause, pour lui laisser voir toute la réalité de cette situation qui était la leur.

Mais May était professionnelle avant tout, et elle dut se résigner à une réponse apologétique, un sourire désolé aux lèvres :

"Ca ne dépend pas de moi. Il faut que j'en discute avec mes collègues, mes supérieurs, qu'ils aient un droit de regard sur l'extrait utilisé. Je défendrai votre demande, Lois, mais je ne peux pas vous assurer qu'elle sera acceptée. En-dehors d'une enquête policière, ou de requêtes très spécifiques impliquant généralement la famille de la personne ayant passé l'appel, ces enregistrements demeurent confidentiels et inaccessibles au public."

May s'accorda un instant de réflexion, consciente des enjeux et des risques de cet échange potentiel. Posant son regard sombre sur son interlocutrice, elle finit par reprendre d'une voix songeuse :

"Peut-être que je pourrais négocier pour un enregistrement tronqué, afin de protéger l'identité et la dignité des personnes impliquées. Est-ce que cela vous conviendrait ? Je sais que ce n'est probablement pas le matériel "brut" que vous auriez aimé obtenir, mais vous devez comprendre que ces situations ne montrent pas toujours les personnes impliquées sous leur meilleur jour. Elles sont vulnérables, effrayées. La peur peut rendre une personne très désagréable."

May ne comptait plus les appels où elle avait pu se faire insulter, car les solutions qu'elle pouvait proposer n'étaient pas au goût de son interlocuteur ou parce qu'ils s'imaginaient que cela accélérerait l'arrivée des secours, d'une façon ou d'une autre. Elle avait cessé de s'en offenser depuis longtemps : la panique pouvait mener à des comportements particulièrement stupides.
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# Dim 31 Mar - 22:47
Loïs avait su dès le départ qu’elle apprécierait May. Une sensation qui avait été immédiate à leur rencontre et qui ne faisait que se renforcer au fur et à mesure de leur discussion ; la justesse de ses réponses, son honnêteté, son sens aigue du devoir lui rendaient la jeune femme sympathique. Et se sentiment se confirme encore quand elle en dévoile un peu plus sur elle-même. La journaliste le savait, on en apprenait toujours beaucoup avec ce type de question anodine, presque généraliste ; elle ne s’attendait pas cependant à en apprendre autant avec cette question sur les études qu’elle avait suivi. Et encore moins que ce choix lui parle autant – un choix qu’elle avait elle-même fait et peu ou proue pour les mêmes raisons. Elle savait, pourtant, qu’il pouvait être dangereux de s’identifier à son sujet d’interview, que cela pouvait brouiller les frontières de la neutralité qu’elle se devait de conserver en tout temps. Mais il était difficile de ne pas voir en May les motivations qui l’avaient elle-même poussée à choisir cette voie, même si la jeune femme s’en était depuis détournée. Et elle ne peut en retenir un léger rire à entendre ces mots qu’elle aurait pu elle-même prononcée : « C’est, bien sûr, tout à votre honneur. Mais si néanmoins vous voulez tester le métier de journaliste, même dans un stage de courte durée, n’hésitez surtout pas à me recontacter, je serai ravie de vous montrer quelques ficelles du métier. » Pas tout, évidemment, car elle se devait bien de conserver quelque secrets, même envers quelqu’un qui lui inspirait une telle confiance, mais si May voulait un jour voir les bases, elle se ferait un plaisir de les lui faire découvrir.

Très vite, cependant, la discussion revient au métier, ou plutôt à la mission, puisqu’il s’agit bien plus de cela, que May remplie jour après jour et l’interview reprend un tour plus formel, même si les questions soulèvent des sujets plus tendus, passables de soulever des questions plus difficiles – en veut-elle pour preuve les hésitations de plus en plus grandes, signes de profondes réflexions, que la jeune femme semble mettre avant chacune de ses réponses. En effet, elles attaquent désormais des sujets menant à interroger directement les valeurs défendues par les héros intervenants, par l’Agence et donc, par là-même, par les services de secours dans leur ensemble. Et même si se dessinent entre elles les prémices d’une relation de confiance, il est tout à fait normal que May se montre des plus prudents, d’autant plus qu’elle n’est pas la seule impliquée.

Alors que la jeune femme continue, la journaliste ne peut s’empêcher de grimacer à l’image que lui renvoie cette possibilité, d’une catastrophe provoquée par un super qui aurait de loin dépassé les bornes. Il n’y avait qu’à voir les dégâts qu’avaient causés les combats contre Zod ou encore Doomsday dans son monde, alors même que Superman avait tenté de les limiter le plus possible ; même en faisant le bien, la capacité de destruction de quelqu’un ayant des supers-pouvoirs pouvaient être phénoménale. Heureusement, donc, que la situation ne s’est en effet pas encore présentée. Nowhere semble être leur dernier refuge, ils devaient, au maximum, le préserver de ce type de danger. « Qui donc décide de l’avenir en question, face à ce type de personne ? Est-ce les secours, l’Agence ? Une décision conjointe des deux suite à des discussions communes ? » Il pourrait être intéressant de savoir qui pouvait ramener ces personnes à la raison, qui se chargeait de ces cas pouvant vite s’avérer problématiques. Qui, donc, pouvait s’octroyer la légitimité de tenter de les ramener dans le droit chemin et qui, surtout, pouvait en assurer par la suite la responsabilité au cas où cela tourne mal. Loïs laisse cependant ces deux aspects purement éthiques en suspend, trop curieuse de connaître les réponses que May pourrait lui apporter. De savoir, en réalité, si ces questions étaient allé jusqu’à trouver des réponses construites, s’ils avaient bien des procédures officielles à appliquer dans ce type de situation. Ou si, comme tant de sujets encore sur Nowhere, tout cela n’était encore que réflexion en construction.

Cependant, Loïs sait parfaitement quand s’arrêter et même s’il lui est déjà arrivé de profiter d’un moment de faiblesse de ses interlocuteurs pour obtenir les réponses souhaiter en les poussant dans leurs derniers retranchements, il en est ici hors de question. Au contraire, elle préfère laisser tout l’espace à May de pouvoir se reprendre, tentant même de l’aider à sa façon, même si ses mots semblent d’une banalité évidente face aux émotions qui menacent, sur le coup, de submerger la jeune femme. Le sourire de Loïs s’en fait même contrit, entièrement concerné ; elle n’a nullement voulu que ses propos puissent sembler être un quelconque jugement, bien au contraire. « Je comprends. J’espère que ce poids-là sera cependant pour vous un peu moins lourd à porter. Et qu’il y a auprès de vous des personnes pour vous y aider. » Parce que ce n’est pas un poids que l’on peut porter seul. Parce qu’elle avait vu nombre essayer, sans jamais y parvenir. Parce qu’elle avait vu Clark manquer de sombrer sous le poids de cette charge si lourde… Alors oui, Loïs espérait que May n’était pas seule et que celle qui semblait donner tant aux autres recevaient également toute l’attention qu’elle méritait très certainement. Elle espérait, en somme, que comme tant de personnes ici, elle n’était pas si terriblement seule.

Mais, déjà, May a repris contenance et l’interview reprend comme si rien n’était venu l’interrompre, l’émotion contenue de nouveau camouflée derrière la rationalité de cet entretien. Si Loïs est déçue de ce qui est de premier abord un refus, elle n’en montre rien, s’attendant à cette réponse. Elle ne peut cependant qu’apprécier les efforts que fait la standardiste des secours de Nowhere pour tenter de trouve un compromis entre ses demandes et le respect de l’intimité des victimes : « Je comprends bien votre soucis de protection de la vie privée des habitants de Nowhere et je pense que c’est une solution qui pourrait convenir. Après tout, ce n’est pas en soit la situation de la personne qui vous contact, qui m’intéresserait, mais bien la façon dont vous gérez ce type de situation. Je vous laisse donc en référez à vos collègues et choisir le cas que vous accepterez de me présenter. Je sais que vous ferai les meilleurs choix. » Une fois de plus, si cela pourrait paraître comme des flatteries n’ayant pour seul but que de voir l’autre accéder plus facilement à ses demandes, , il n’en est rien et Loïs est réellement sincère dans ce qu’elle dit. Malgré les doutes qu’elle émet, malgré les possibles faiblesses qu’elle soulève, elle veut croire que ce système fonctionne pour de bon.

Et c’est bien pour cela qu’alors qu’elle pose sa question suivante, elle s’arrête un instant d’écrire, relève son regard vers son interlocutrice, curieuse d’observer ses réactions : « Si, pour l’avenir, on vous donnait les moyens tant humains que financiers pour ce service, quelles seraient les pistes d’améliorations que vous penseriez pouvoir y apporter ? » Après tout, elle est certaine que May est la mieux placée pour en parler, et elle a vraiment envie de connaître son opinion sur la question.

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# Ven 5 Avr - 19:45

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May étira un sourire sincère devant la proposition de Lois. Est-ce que découvrir les coulisses du journalisme lui plairait ? Bien évidemment, la curiosité de May était intarissable, en particulier pour les sujets qui savaient retenir son attention. Le plus compliqué serait probablement de se dégager du temps pour ce faire, puisque le moindre repos était généralement employé pour dormir de tout son soûl et se vider la tête autant que possible, mais May ne doutait pas qu'elle trouverait de l'énergie, quelque part dans ses réserves.

"Je pourrais être intéressée. En échange, je pourrais toucher deux mots à mes supérieurs pour qu'on vous accueille dans nos stations dans le cadre d'un reportage, peut-être ? Je ne sais pas ce qu'il en est ici, mais je sais que c'était une pratique dans mon monde d'origine, pour mettre en valeur le travail des urgentistes."

La reporter qui avait été chargée de la station de son beau-père n'était pas des plus intègres, mais May sentait qu'elle pouvait davantage faire confiance à Lois pour ne pas déformer leurs propos. Si elle se portait garante pour la journaliste, elle devrait pouvoir lui obtenir un passage au centre d'appel, et un tour avec les pompiers et urgentistes lors d'une intervention. Pour ce qui était des services de police, c'était un peu plus délicat, et May ne voulait pas lancer de promesse en l'air à ce sujet.

La conversation s'était poursuivie, et, outre la solidité de leur programme, Lois Lane lui faisait réaliser la nécessité toujours grandissante de travailler à leur organisation, afin de pouvoir envisager tous les cas de figure. May avait l'impression de marcher un peu sur des œufs, repassant dans sa mémoire toutes les procédures sur lesquelles elle avait pu travailler, et celles qui, pour l'instant, n'étaient qu'au stade de la théorie pure. Leur service était encore jeune...

"C'est un peu du cas par cas, pour l'instant. Nous essayons de faire au mieux pour parer à toutes les éventualités, mais il existe encore de nombreux sujets sur lesquels nous devons travailler. Des possibilités auxquelles nous n'avons pas encore été confrontés. Moi-même, j'ai beaucoup à apprendre. Je commence tout juste à être familiarisée avec l'idée qu'il y ait des super-héros, mais de la magie ? Des extraterrestres ?"

Sans compter tout ce qui n'existait pas même dans son univers en tant que légende. Des créatures et des aptitudes au-delà de toute imagination. C'était à en avoir le tournis. May laissa échapper un bref soupir, un sourire résigné aux lèvres.

"Cette ville est tellement plus complexe que tout ce que j'ai pu connaître. Des humains ordinaires, éventuellement des animaux dans des cas très spécifiques, c'est là tout ce que j'ai eu à gérer de vivant. Des accidents du quotidien, des catastrophes naturelles, des phénomènes connus et documentés, aussi destructeurs puissent-ils être... Mais, ici, chaque coup de téléphone me rappelle que j'ai tant à apprendre."

May aimait le challenge. Elle ne serait pas emparée du sujet de la coopération urgences / super-héros, si cela n'avait pas été le cas. Mais cela n'en restait pas moins éreintant. Et intimidant. Heureusement, elle pouvait compter sur des collègues, plus chevronnés qu'elle concernant les bizarreries de ce monde, pour l'épauler au quotidien.

Son travail, au final, c'était tout ce qu'elle avait pour elle. La sollicitude de Lois ne lui rappela que trop douloureusement à quel point elle pouvait être seule. Se refusant à être émotionnelle vis-à-vis de la disparition de son monde et de tous ceux et celles qu'elle pouvait connaître, May s'était jetée dans son boulot pour éviter d'avoir à confronter son ressenti. Cela fonctionnait peut-être sur le court terme, mais May entrait dans sa troisième année de présence à Nowhere, et... et elle était vraiment seule.

"Mes collègues me soutiennent. Je n'ai retrouvé ici ni mes amis, ni ma famille, et je n'ai pas eu exactement le temps de nouer de nouvelles relations."

May s'éclaircit la gorge, mal à l'aise avec cette admission. Pourvu que Lois ne se sente pas le besoin d'exposer cette partie de son histoire...

"... Mais je me porte bien. Et, comme je le disais, mes collègues sont là pour moi !"

L'interview avait repris, et May n'avait pu que reporter la possibilité pour Lois d'écouter un appel. Tout comme l'idée d'un reportage au cœur même des services d'urgence, ce genre de procédure ne relevait pas de son autorité seule. May était on ne peut plus consciente que Lois devait en être déçue, mais celle-ci eut la décence de ne pas insister davantage. Cela n'avait rien de personnel, May ne voulait simplement pas engager la responsabilité de son service là-dessus sans les avoir consultés au préalable. Sans compter le droit à la vie privée de celui ou celle dont May partagerait l'appel...

"Si je parviens à convaincre mes supérieurs, je vous ferais partager un de mes appels. Je pense que cela sera plus simple que d'attendre l'aval éventuel d'un collègue. Je ne vous en dis pas plus, mais j'ai déjà quelques appels en tête que je pourrais peut-être vous partager."

Un cas ordinaire d'urgence, pour commencer. May avait récemment reçu l'appel d'un jeune homme, dont l'ami avait fait un malaise cardiaque, et qu'elle avait instruit pour effectuer de la Réanimation Cardio-Respiratoire, en attendant l'arrivée des secours. Par la suite, elle pourrait également présenter un appel un peu moins ordinaire, pour contraster avec le précédent. May avait bien en tête cet appel qu'elle avait reçu d'une femme, qui avait subitement développé des branchies à la suite d'un rituel raté, et dont elle avait dû deviner à toute vitesse le problème, avant de l'instruire de plonger sa tête dans le premier seau d'eau venu. Tellement absurde...

Une dernière question. Une question qui faisait réfléchir. Perdant son sourire, May se permit un long instant de réflexion, avant de finalement répondre :

"Avec de meilleurs moyens, je me concentrerais avant tout sur la formation de nos divers agents. Même dans mon monde, je me rappelle avoir été "jetée dans le bain", d'avoir été obligée très vite de mettre à profit mes connaissances pour gérer des appels de personne en détresse. Même sous l'égide d'un tuteur, cela avait été terrifiant. Je veux dire... Il s'agissait de vies humaines. La moindre erreur..."

Si May s'était adaptée, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela horrifiant. Il avait fallu de nombreux appels pour qu'elle cesse d'avoir la gorge nouée en décrochant, pour qu'elle ne regarde plus par-dessus son épaule pour s'assurer que l'un de ses collègues était à proximité pour gérer la situation, si nécessaire.

"Ici, il y a encore plus de paramètres à gérer, de situations différentes à appréhender. Avec nos moyens actuels, on ne peut que former nos opérateurs directement "sur le terrain", en nous tenant prêts à intervenir et à conseiller en cas de besoin. Moi-même, j'ai encore la sensation d'être en formation pour appréhender tout ce qui concerne le surnaturel. Avec des moyens financiers et humains, nous pourrions mettre en place une vraie période de formation, avec des interventions factices, pour essayer de couvrir un maximum d'éventualités. Un personnel qui pourrait se concentrer à 100 % sur cette formation, sans devoir également se tenir disponible pour des urgences à gérer."

Malheureusement, à ses yeux, cela tenait de l'utopie. Le budget à investir pour une telle évolution de leur métier serait colossal, et May ne doutait pas que la mairie avait déjà beaucoup à gérer au quotidien. Cela ne l'empêchait pas de rêver.
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# Mer 1 Mai - 1:00
Le petit signe d’appréciation en remerciement à la proposition qui lui est faite s’accompagne d’un sourire amusé ; Loïs n’avait absolument pas évoqué ce stage à ses côtés en y cherchant une réciprocité, mais elle ne peut que clairement l’apprécier. Après tout, l’idée même est plus qu’intéressante et un tel reportage pourrait parfaitement compléter son interview d’aujourd’hui. Pour être tout à fait honnête, elle comptait bien en faire la demande par la suite et ne pouvait que se réjouir de savoir d’ors et déjà que cette demande serait appuyée par May. « Eh bien, j’espère que cela pourra se faire, alors. Je serai extrêmement curieuse de pouvoir vous voir, vous, ainsi que vos collègues, en pleine action. Mais je suppose que nous aurons le temps de voir tout cela par la suite. » Après tout, il semblait déjà acté que cette interview ne serait pas leur seule rencontre. Au-delà de l’aspect professionnel, la jeune femme lui était décidément sympathique et même si l’amitié était pour le moment un bien grand mot, elle ne rechignerait pas d’apprendre à un peu plus la connaître.

Enfin, si leur conversation se poursuivait dans de bonnes conditions ; les sujets abordés, Loïs le savaient, pouvait faire basculer cette ambiance bonne enfant à tout moment. Après tout, c’était aussi cela, le métier de journaliste. Chercher les détails, creuser les informations, retourner chaque question afin d’en décortiquer la moindre réponse. Mais c’était là justement un équilibre toujours difficile à trouver et, surtout, à conserver. Car dans sa recherche de la vérité, elle savait qu’il était facile de vexer. De faire passer ses investigations pour des remises en question qui pourrait, loin d’ouvrir une réelle discussion, au contraire froisser l’égo de ses interlocuteurs et les braquer – combien de fois n’avait-elle pas assisté à cela au cours de ses enquêtes sur le terrain, même si ça ne l’avait jamais arrêté ? Pourtant, elle n’avait pas l’impression que c’était le chemin que prenait sa rencontre avec May. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, au fur et à mesure que Loïs soulevait des points pouvant se montrer comme étant d’éventuelles failles, la standardiste était loin de s’en montrer froisser. Au contraire, même, car au-delà de ses questions, de leur discussion, cela permettait d’ouvrir une réelle réflexion dont les conclusions pourraient, elle voulait le croire, amener à améliorer la situation. Et si elle n’en retirerait aucune gloire personnelle, elle serait cependant extrêmement satisfaite si cela pouvait être le cas. Car la population de Nowhere avait assez perdue comme ça et méritait le meilleur de ceux qui avaient décidé d’en prendre la responsabilité.

« Je comprends. C’est toujours surprenant, la première fois, mais j’ai l’impression que nous n’aurons pas d’autre choix que de tous nous y habituer, désormais. » Si les mots peuvent sembler moralisateurs, le ton est bien loin d’un tel sentiment et, bien au contraire, Loïs ne peut que montrer de la compassion de voir ainsi à quel point cela peut déboussoler May. Elle l’a été, elle aussi, quand elle a mis un doigt dans l’engrenage du monde de Clark, avant d’y plonger tout entière. Pour être honnête, elle n’aurait pas cru une faction de la réalité si elle ne l’avait pas vu de ses yeux. Alors oui, elle pouvait comprendre que s’y faire n’était pas chose aisée. Mais elle pouvait aussi constater que May semblait pourtant y mettre tout son cœur. « Je suppose que cela nécessite de mettre en place des procédures qui semblent encore bien complexes si l’on veut qu’elles soient faites officiellement. D’autant plus que je suppose que tout le monde ne saurait reconnaître une autorité qui ne ferait consensus et qui dépasserait clairement votre seul service. Mais les pierres que vous portez à l’édifice semblent pourtant tout aussi importantes que le ciment que tente d’apposer le Conseil sur les institutions de Nowhere. » Penser que les propos de Loïs ne seraient que flatterie seraient bien mal la connaître et elle espère que ce ne sera pas là les pensées de May, qu’elle parvient à mieux la cerner. Car une fois de plus, Loïs est sincère ; si le Conseil s’occupe des lois, le ciment de la société se trouve, à ses yeux, bel et bien dans les citoyens qui la composent et devaient apprendre désormais à vivre ensemble. Et, bien entendu, dans ceux qui la protégeaient désormais, super-héros ou héros du quotidien.

Et May méritait plus que cent fois ce titre, aux yeux de la journaliste, d’héroïne du quotidien. Elle semblait avoir un cœur en or, une abnégation qui faisait plaisir à voir. C’était peut-être pour cela qu’au-delà de ses paroles encourageantes, son enthousiasme face au soutien de ses collègues laissait comme un arrière-goût de tristesse dans la bouche de Loïs. Parce qu’elle avait des collègues qui pouvaient être là pour elle, visiblement. Mais qu’en était-il de véritables amis ? Elles ne sont pas si proches, cependant, pour que la brune se risque à cette question, même si elle sait que cela reviendra la perturber un certain temps. Elle pourrait, elle, être amie avec May. Elle sent qu’elles ont de quoi largement s’entendre, partageant réflexions et valeurs communes. Mais une amitié, cela ne peut s’imposer et il est hors de question qu’elle s’impose d’elle-même ainsi dans la vie de la jeune femme. Cependant, elle peut lui montrer qu’elle peut être là. D’un sourire, plein d’une réelle compassion. D’un regard, directement concerné. Et de cette attention qu’elle porte à la variation de ses émotions, ne reprenant que quand elle est certaine que la plus jeune est prête de nouveau.

« Nous n’avons plus qu’à espérer qu’ils acceptent alors. Je serai curieuse d’entendre ceux auxquels vous pouvez penser. Je suppose que je ne peux en avoir un avant-goût tout de suite ? » Le sourire se fait un peu mutin, dans cette provocation un peu amusée faite uniquement pour garder un peu de légèreté dans cet air ambiant. Elle sait bien qu’elle n’obtiendra qu’une fin de non recevoir et ne compte pas insister plus ; de toute façon, même cette tentative n’est pas faite pour être une réelle insistance, juste pour lui montrer une fois de plus son intérêt. Un intérêt renouvelé encore par les nouvelles réponses qu’elle lui fournit, que Loïs s’empresse de noter aussitôt. « Je vois. Mais vous avez réussi à vous adapter, dans votre monde, et maintenant encore, n’est-ce pas ? Je suppose que la plupart de vos collègues vivent des situations similaires et je suis certaine que vous pourriez en faire profiter plus de monde, effectivement, si vous aviez plus de temps pour le faire. En tout cas, j’espère que cet article saura retransmettre l’importance de tout votre travail pour Nowhere et attirer l’attention sur tout ce que vous faites pour nous tous. » Loïs était bien consciente qu’elle ne saurait faire de miracle et qu’il était toujours difficile de faire bouger les lignes, d’autant plus quand il était question de desserrer les cordons de la bourse. Mais peut-être que cela pourrait réellement toucher l’opinion. C’était sa façon à elle d’être utile. En espérant, bien sûr, qu’elle n’ait pas perdu la main.

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# Lun 6 Mai - 14:49

We could be heroes

Toute cette interview était aussi enrichissante que drainante. Lois était une excellente journaliste, poussant May dans les retranchements de ses réflexions avec une douceur ferme, l'obligeant à interroger tout ce qui faisait désormais partie de son quotidien. Aussi intense était-il, May avait définitivement apprécié l'exercice, et elle espérait que cela permettrait de faire progresser son environnement de travail et leurs résultats, ne serait-ce qu'un minimum.

May rendit à la journaliste son sourire, après lui avoir offert en toute sincérité de venir prolonger son reportage au sein de leur structure, une fois les autorisations nécessaires obtenues pour ce faire. Il n'y avait rien de mieux que le terrain pour se rendre réellement compte de l'importance de leur travail, ainsi que de la charge qu'il pouvait représenter.

May tenterait de convaincre d'autres acteurs des services d'urgence de bien vouloir se laisser escorter dans leur quotidien, mais elle ne souhaitait pas laisser savoir cela à Lois avant d'avoir la moindre confirmation. La laisser entrer dans un centre d'appel, c'était une chose, mais intervenir sur des urgences, auprès de la police ou des pompiers, c'en était encore une autre...

"Vous aurez l'occasion de découvrir notre meilleur allié pour exercer notre métier : la cafetière. De nous tous, je crois bien que c'est elle qui travaille le plus."

May se laissa aller à un rire, mais la plaisanterie reflétait une vérité qui n'avait rien de très joyeux : c'était l'épuisement qui les guettait chaque jour, dans cette ville qui ne dormait jamais vraiment. Il y avait toujours quelqu'un à aider, une personne à secourir. Même en congé, May savait qu'elle pourrait à tout moment être mobilisée pour venir en soutien à son équipe. Pas de repos pour le guerrier, comme disait le dicton.

Tout comme elle, semblait-il, Lois était une personne ordinaire. Le terme était étrange, mais il n'avait rien de péjoratif : May et elle étaient simplement nées sans ces pouvoirs et ces aptitudes dont semblaient dotés bien d'autres dans ce maelstrom d'univers qu'était Nowhere. C'était déconcertant de devoir se faire sa place ainsi, après avoir vécu toute une existence on ne peut plus rationnelle, où le bizarre était généralement expliqué et explicable, où l'étrange ne le demeurait jamais vraiment très longtemps...

"C'est le monde dans lequel nous vivons. Tenter de l'ignorer, ou vouloir le modeler à l'image de notre existence précédente, serait une erreur. Il y a beaucoup à embrasser, dans cette nouvelle vie, dans ces nouvelles perspectives."

Même si son monde lui manquait, May peinait à s'imaginer y retourner, après tout ce qu'elle avait vécu. Elle n'était plus une étudiante aspirant à une certaine normalité, cette May faisait partie du passé. Qu'en serait-il, si sa vie précédente reprenait soudainement, comme si de rien n'était ? L'idée avait quelque chose d'effrayant...

L'interview se poursuivit, et May se confia sur ce qu'elle aimerait obtenir, si on lui donnait les moyens et l'autorité pour ce faire. Son discours était naïvement utopique, mais il n'en était pas moins vrai et sincère. Et May aurait sans doute bien plus encore à souhaiter, mais obtenir ça serait déjà inespéré.

Lois, de son côté, reconnaissait l'importance du travail fourni par son service, et May en était véritablement heureuse. Trop souvent, ils étaient oubliés, ceux que l'on appelait à l'aide, ceux qui coordonnaient les services, au profit des personnes qui intervenaient sur place. Pourtant, leur travail était tout aussi essentiel. Et plus encore dans un contexte aussi délicat et unique que celui de Nowhere.

Avec malice, Lois avait demandé un aperçu des appels que May avait mentionné, et ce fut avec le même ton taquin que May répondit, clin d'oeil à l'appui :

"Ce serait gâcher la surprise ! Il faut savoir faire preuve de patience."

Une fois encore, Lois appuya l'importance de leur travail. May n'avait pu s'empêcher de hausser les épaules lorsque la journaliste avait relevé ses capacités d'adaptation, légère grimace aux lèvres. A ce titre-là, c'était son équipe entière qui devrait être félicitée, devant la hauteur des challenges qu'ils avaient relevés et qui les attendaient encore. S'adapter, c'était essentiel dans leur profession. C'était généralement ce qui faisait la différence entre ceux qui restaient et ceux qui renonçaient.

"S'adapter est obligatoire. Dans un métier comme le nôtre, toute situation requiert de rajuster constamment ses paramètres, son point de vue, ses notions pré-conçues. Et plus encore à Nowhere. Mais si on pouvait avoir un peu plus de temps et de moyen pour ce faire, ce serait vraiment parfait."

May rajusta sa position dans son siège, la fatigue commençant à se lire malgré elle sur ses traits. L'exercice avait été long, éprouvant, mais ô combien enrichissant. Il n'en restait pas moins que May avait dû parler en si peu de temps bien plus qu'elle ne le ferait en une semaine entière, et rebondir constamment sur les questions et réflexions de Lois... Un peu de repos, ce ne serait définitivement pas du luxe.


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# Lun 13 Mai - 0:08
Cette fois, Loïs ne peut empêcher son rire se mêler à celui de May, sans que ce rire ne résonne d’aucune moquerie, encore moins d’aucun jugement. Il est simplement de ces rires sincères qui ne peuvent s’exprimer que lorsque l’on se sent à l’aise. Et c’est le cas, ici, malgré les questions complexes et la difficulté des sujets abordés, malgré les émotions qui pouvaient être suscitées, tant de part et d’autre. Elles étaient décuplées du côté de May, bien évidemment, puisque c’était elle et surtout son travail le sujet de leur conversation, mais cela éveillait également en Loïs de précieux souvenirs. Précieux, mais pas toujours exactement agréables, loin s’en faut. Pourtant, ils ne ternissaient en rien cet entretien, bien au contraire. Ces moments-là faisaient partis de la vie, de leurs vies et malgré leurs aspects douloureux, ils faisaient parti de ce qu’elles étaient, l’une et l’autre, devenues aujourd’hui. Et ce qu’elles deviendraient par la suite également, chacune sur un chemin qu’elles s’empresseraient de se tracer elles-mêmes dans ce nouveau monde. Alors oui, elle ne peut s’empêcher de rire, Loïs. D’un rire où ne perce qu’une affection amicale naissante, avant de lui répondre : « Oh, je pense assez bien la connaître, elle est aussi la mienne. Et je vous avoue que j’ai hâte de pouvoir en boire de nouveau, mais il me faudra attendre encore quelques mois pour ça. » Une fois de plus, sa main vient légèrement toucher son ventre, par réflexe, dès qu’elle évoque cette grossesse qui n’aurait jamais dû avoir lieu, qui n’était prévue de personne et qui, pourtant, ne saurait la rendre plus heureuse, maintenant qu’elle savait que le collapse n’avait eu aucun effet sur l’enfant qu’elle portait.

Qui lui aussi, devrait se faire à ce monde, mais probablement bien plus facilement qu’ils ne sauraient le faire, puisqu’il serait le sien. Ne restait plus qu’à ses parents, comme à tous les survivants désormais réfugiés sur Nowhere, de s’y faire à leur tour. Et de construire cette société qu’ils légueraient à leurs enfants. « Certainement. Et beaucoup reposent sur des gens comme vous, qui oublient souvent, ou à qui l’on ne dit simplement pas, quelle est l’importance de leur rôle. Une société entière à construire, ça n’est pas rien, et chaque maillon compte. » Et elle, elle est là pour mettre en avant ces maillons, si ces derniers s’avéraient assez solides pour tenir le coup après l’une de ses interviews. Et sur ce point-là, May et plus largement son service, dépassaient toutes ses espérances. Car loin de se refermer sur les failles soulevées, la jeune femme semblait sincèrement vouloir y réfléchir. Et y remédier. Quelque chose lui disait d’ailleurs que la force de caractère de May, même si elle n’était pas décisionnaire, elle saurait y mettre assez de volonté pour que les choses changent.

Mais pour le moment, ça n’était pas dans l’actualité immédiate alors que l’entretient qu’elle mène semble commencer à parvenir à sa fin. Même si un nouveau rire lui échappe en voyant cette ruse qui n’en était pas vraiment une ne pas fonctionner, comme elle s’en doutait. « Soit, j’apprendrai donc la patience. » C’était faux, bien sûr, elle n’avait jamais réussi et ce n’était certainement pas aujourd’hui que cela pourrait changer. Cependant, ça n’était pas un sujet sur lequel elle creuserait de son côté, déjà parce qu’il pouvait malgré tout attendre, contrairement à elle, et ensuite parce que May n’avait aucune raison de lui cacher quoi que ce soit qui nécessiterait de sa part d’en venir à des méthodes plus illégales, même si légitimes aux yeux de la journaliste qu’elle était, qu’autre chose ; cela ne servirait à rien d’agir derrière son dos, si ce n’est à briser cette confiance naissante entre eux. Et cela, Loïs n’en avait vraiment aucune envie.

Un léger signe de tête, pour ponctuer ces paroles : « Eh bien, je suppose que ces mots pourraient nous servir de conclusion, qu’en pensez vous ? Sauf si vous désirez ajouter autre chose ? En tout cas, je n’oublie pas vos promesses, ni les miennes. » Un sourire entendu, un geste vers l’enregistreur, qu’elle ne coupe pourtant pas tout de suite au cas où May ait quoi que ce soit à ajouter de plus. Loïs était venu jusqu’ici sans à priori précis, ni bons, ni mauvais, mais en ressortait ravie de cette rencontre, tant sur le plan humain que professionnel. Elle ne savait pas vraiment si leurs routes se croiseraient de nouveau au-delà des rendez-vous pris pour la suite de cet entretien, transformant presque une simple interview en véritable enquête sur le terrain, mais une fois de plus, elle se faisait la réflexion que cela ne lui déplairait pas. May était sympathique et, pour ce qu’elle pouvait en juger jusqu’à présent, intègre, un jugement qui valait ce qu’il valait, mais Loïs avait appris depuis longtemps à se fier à son instinct. Il ne la trompait jamais. Et si May était si seule qu’elle le semblait, Loïs aurait voulu pouvoir y faire quelque chose.

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# Mar 14 Mai - 16:56

We could be heroes

Sa petite plaisanterie avait tiré un rire à Lois, qui lui fit part de sa hâte de pouvoir à nouveau goûter à la caféine. May eut un sourire compatissant, son regard s'attardant brièvement sur la main que la journaliste posait sur son ventre.

La famille, c'était on ne peut plus précieux aux yeux de May, mais elle avait du mal à s'imaginer mère. Pas simplement parce qu'elle n'avait pas encore trouvé la bonne personne pour cela, même si ça jouait probablement un peu, mais également parce qu'elle ne se reconnaissait pas dans ce rôle et dans les responsabilités qu'il incombait. Parce qu'elle n'était pas certaine de souhaiter à qui que ce soit de vivre ce qu'elle avait elle-même vécu, voir ses parents partir pour sauver des vies, sans jamais être sûre qu'ils seraient de retour le soir venu, sains et saufs.

En tant qu'opératrice, les risques étaient diminués, mais May n'oubliait pas pour autant qu'elle avait failli mourir dans un incendie, et que son centre, dans son ancien monde, avait déjà fait l'objet d'une prise d'otages. Leur job était plus périlleux qu'on ne le croyait de prime abord. Dans ces conditions, May pouvait-elle s'imaginer se lancer dans pareille aventure ? Non. Non, elle n'en était pas capable.

"Bientôt le retour de la caféine ! Mes parents ont surchauffé la cafetière, après la naissance de mon petit frère. Harry était un terrible bébé, je vous souhaite de ne pas expérimenter cela."

Harry... Il lui manquait, son cadet horripilant. Après qu'il soit parti vivre avec leur père biologique, et qu'elle-même se soit consacrée à son travail, puis à ses études, il leur avait été difficile de trouver un instant pour passer du temps ensemble, rien que tous les deux. Aujourd'hui, May le regrettait amèrement. Elle espérait que Harry se porte bien. Qu'il ne se faisait pas de soucis pour elle. May allait bien. Une vraie dure à cuire.

Chassant cette nostalgie de ses pensées, May se focalisa pleinement sur Lois, hochant la tête lorsqu'elle appuya ses propos, partageant son opinion. C'était facile, au fond, de se concentrer sur les héros, les êtres surnaturels ou que savait-elle encore, mais c'était oublier qu'il y avait besoin de tout pour faire un monde. Que Lois et elle avaient toute leur importance, au même titre que les héros que May pouvait côtoyer, ou que les citoyens pour lesquels la jeune femme travaillait d'arrache-pied. Un puzzle avait besoin de toutes ses pièces pour être complet.

Tout au long de cet entretien, May l'avait senti, une certaine complicité était née entre elles. Leur conversation avait plu à May, dans toute sa complexité, et la jeune femme n'avait pas eu de difficultés particulières à s'ouvrir auprès de la journaliste sur des sujets pourtant délicats. May n'agissait pas ainsi avec n'importe qui : comme sa mère, elle pouvait se montrer très pudique sur ses sentiments.

Mais Lois avait su la mettre en confiance et, elle l'avouait, May espérait pouvoir la revoir, hors de ces entretiens qu'elles planifiaient toutes deux. Elle avait l'impression que Lois la comprenait, bien plus que ses collègues ou les quelques connaissances qu'elle avait fait au fil des années, et May pouvait certainement bénéficier d'une telle relation, avec une personne ordinaire comme elle l'était. Une personne qui saisissait ses difficultés, et qui les partageait peut-être...

Il fallait pourtant que leur entretien en vienne à sa fin. May était épuisée, comme si elle venait de finir un créneau d'appels particulièrement long. La réflexion déployée et la parole constante avaient suffi à la priver de toute énergie. May n'aurait certainement pas pensé qu'une interview puisse être aussi drainante, mais elle ne regrettait pas l'exercice une seule seconde. Elle espérait simplement que le résultat final leur conviendrait à toutes les deux.

"Je pense qu'on peut en finir là. Je crois que mon lit m'appelle pour une bonne sieste !"

May eut un petit rire. Elle se releva, tendant sa main à Lois pour la serrer, sourire sincère aux lèvres :

"Je n'oublie pas non plus nos promesses. J'espère pouvoir vous revoir vite !"

May était peut-être un peu trop directe, un peu trop enthousiaste, mais c'était la vérité qui s'exprimait. Lois lui avait réellement plu, et elle ne pouvait que souhaiter la retrouver, dans un contexte différent. Où elles pourraient simplement faire connaissance, sans pression aucune, sans enregistreur pour capter le moindre de leurs mots.


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