- illustration de l'inspiration de la créature TW monstre:
La première chose qui le percute, alors que Donatello marche dans les ruelles tordues de la bordure du quartier, le nez dans son téléphone -parce qu’il a un nez maintenant, rendez-vous compte ! Il n’est pas encore tout à fait certain de si c’est une bonne nouvelle ou non, d’ailleurs- c’est que le cri qui fait soudain trembler toutes les vitres des immeubles si mal assortis des alentours, n’est pas 1) normal, 2) humain ou approchant 3) une tentative malvenue de quelqu’un aux gouts musicaux douteux s’essayant à de l’expérimentation grunge. Le dernier point aurait pu être crédible, ses frères et lui ont déjà obtenus des sons assez remarquables, lors de leurs concerts improvisés dans les égouts Newyorkais.
Mais ici, ce qui choque, c’est la puissance de ce bruit épouvantable, et le résultat sur les quelques personnes assez curieuses, perdues, ou désœuvrées pour se trimbaler comme lui un peu trop près des limites du quartier de The Heart, et donc de l’interstice : les gens, affolés, s’éparpillent en courant loin de la même et seule direction : l’origine de ce chaos.
La seconde chose qui frappe Donnie, donc, c’est l’épaule d’un type assez patibulaire qui l’envoie à moitié valser, sans prendre la peine de ralentir, en hurlant ce qui semblait être des avertissements, parce que « barrez vous ça va tous nous bouffer !! ». Comme ça arrive simultanément au cri, plus ou moins, il n’a pas le temps de se lever de la trajectoire du malotru, ce qui est un scandale et honteux, parce que si son maître et ses frères avaient été témoins de sa déconvenue il aurait été bon pour en entendre parler sur toute la vie des rats. Sans mauvais jeu de mots. Il aurait bien pesté sur l’individu paniqué, par principe, mais celui-ci a déjà disparu, et par la ruelle de laquelle il est sorti, Donatello soudain VOIT. Ce que l’homme a fui. Lui, et les quelques personnes sensées qui ont entendu ce cri, vu de loin la bête, dont le dos dépasse très largement les quelques voitures garées entre elle et Donatello.
Ok. La bête est GRANDE. Bien trop grande, a t-on idée, c’est pas adapté à la vie citadine ça, pas quand ça approche plus la taille d’un bus que d’une bicyclette ! Et puis ça l’air pas commode, en prime, parce que bicyclettes, voitures ou mobilier urbain, le machin en colère fonce dans ce qu’elle semble prendre pour un affront personnel. C’est-à-dire à peu près tout, en fait.
- Mais c’est quoi cette abomination ?!La prudence la plus élémentaire serait de se carapater au plus vite, mais Donatello n’est pas seulement brillant. Il est aussi terriblement curieux, avide de savoir, et lui, Raphaël et Mikey ont pris cette nouvelle ville sous leur protection, c’est pas pour laisser la première mocheté venue y semer la pagaille ! Du coup il va au moins aller voir d’un peu plus près, et si possible sans être vu, lui.
Il saute souplement sur des escaliers de secours, des rebords de fenêtres, pour rejoindre la ruelle où avance le monstre. Il en a un meilleur aperçu, au moins de son arrière train, et vraiment ? C’est quoi exactement cette créature ? Un mufle poulpe batracien abominable ? … Le pire c’est que cette définition tenait presque la route. Massive, des pattes arrières robustes qui font soudain plier sous elle une échafaudage qu’elle essaye d’escalader -ce qui ne joue pas en sa faveur niveau intellect, puisque l’échafaudage plie aussitôt, la bête a l’air stupide au possible- une longue queue ornée d’une crête, et une peau verdâtre, huileuse, repoussante. Bien loin de son ancienne couleur, à Donnie, qui lui manque encore parfois, et qui au moins était d’un beau vert soutenu ! Non, ce truc était moche, bête, et dangereux, sans doute, et trainait avec lui une odeur marécage qui aurait fait passer le fumé des égouts de New York pour raffiné.
- Mais comment est-ce que je vais arrêter de machin là… ?!Il avait bien des ébauches de plans qui fusaient à toute vitesse sous son crâne, comme toujours, mais il fallait trouver le plus rapide, et le meilleur, et en restant discret, il…
En restant discret ? Oublier ça. Avec un nouveau cri abominable -et Donnie savait enfin comment le décrire : comme si on avait enregistré un crissement de craie sur un tableau noir, qu’on l’avait passé au ralentit, avec un gargouillis guttural en fond en fond. Berk- la créature avait levé sa tête horrible, et il avait eu une meilleure vision sur sa gueule ornée de tentacules gluants. Et sur la gosse, petite blonde paumée, juste à quelques pas devant elle, et qui était la cible et sans doute le repas du monstre.
- Fait attention !!Autant pour la prudence, la discrétion, le plan. L’instinct et l’entrainement de ninja prennent les devants, et Donnie bondit, assène un immense coup de son bâton rétractable en travers de la gueule géante, la repoussant brièvement sur le coup, et attrape la gamine sous son bras, pour courir le plus vite possible la mettre à l’abri.
Ça hurle encore, derrière eux, mais Donatello ne ralentit pas. Arrêter la bête est devenu son second objectif, la petite accrochée à son bras n’a rien à faire sur un champs de bataille !