it can't be you - ft. Simon

Jace & Simon

it can’t be you

Jace était agacé. Il avait passé la soirée de la veille à gérer les connards qui s’étaient bourré la gueule au bar avant de se mettre à se taper dessus, et ça l’avait clairement soulé. Après ça, il n’avait pas réussi à dormir, et s’était levé aux aurores, avec aucun but précis en tête quant à sa journée. Il détestait ça. Il avait besoin d’action, d’un objectif, de quelque chose qui le pousserait à redevenir celui qu’il avait été, celui qui ne reculait devant rien, qui sortait sans arrêt affronter tout et n’importe quoi... Aujourd’hui, ses traques ne consistaient plus qu’en la recherche de ses amis perdus, même s’il était toujours heureux de croiser parfois quelques démons qu’il pouvait tranquillement transpercer pour les retourner aux Enfers dont ils étaient issus. Sauf que plus il sortait à leur recherche, plus il s’agaçait. Parce qu’il ne les trouvait pas. Pas le moindre indice, pas la moindre trace, pas le moindre espoir. Et tout ça, ça l’emmerdait. Parce qu’avant Clary, il s’en serait complètement foutu. Oui, il aurait été plus que peiné de perdre ses frères et sa sœur, ça lui aurait fait mal, mais il aurait fini par réussir à aller de l’avant. Parce qu’il était habitué à la mort, à la perte. C’était un Shadowhunter, pas un abruti de terrestre, et ça faisait partie intégrante de sa vie. Mais depuis que Clary et Simon était entré dans sa vie, les choses étaient bien différentes. Il avait découvert que les choses n’étaient parfois pas tout à fait ce qu’on pensait, que certaines choses sur lesquelles on avait tiré un trait pouvaient nous revenir... Il avait appris à espérer. Sauf que maintenant, il se retrouvait dans un monde où il n’arrivait plus à espérer. Parce qu’il arpentait chaque rue, chaque recoin, dès qu’il en avait le temps, et qu’il ne trouvait rien. Pas une mèche rousse, pas l’ombre d’une rune, pas la moindre trace de crocs... Ils n’étaient pas là. Et il dépérissait chaque fois un peu plus. Il aurait dû être bien seul, ne pas paniquer à l’idée de ne plus revoir les siens. Mais non, ce n’était plus possible. La solitude ne lui était plus agréable, il la haïssait. Et il haïssait cette ville maudite. Il y avait maintenant cette histoire de fille de Lucifer qui le taraudait et dont il aurait aimé conversé des heures durant avec Alec. Il voulait lire tous les livres que Magnus aurait pu leur fournir, écouter Izzy leur dire à quel point tout ça était une mauvaise idée, et affirmer à Simon qu’il n’avait pas les capacités pour les suivre, même si c’était désormais complètement faux. Ce quotidien qu’ils avaient établi après le départ de Clary lui manquait à un point fou, tellement que c’en était presque douloureux.

Alors qu’il avançait dans la rue – runes invisibles aux yeux des passants mais visible lui-même – il fut soudain distrait par de la musique. Les cordes d’une guitare qu’on frottait distraitement. Il connaissait ce son par cœur, puisqu’il l’entendait presque jour après jour, avec Simon. Et étrangement, il reconnaissait ces accords... Pas vraiment une mélodie, mais il était persuadé de les avoir déjà entendus par le passé. Il se mit à tourner la tête dans tous les sens, à la recherche de ce son, à la recherche de... Il sentit une bouffée de gratitude l’envahir. Aussitôt, il se dirigea vers la source de la musique, s’arrêtant un peu avant l’étui de guitare sur le sol et sortant quelques dollars, qu’il laissa tomber à l’intérieur. Lorsque les yeux bruns se redressèrent pour tomber sur les siens, il sourit doucement.

« J’essayais juste d’aider les sans-abris. »

Ces accords, il les avait déjà entendus. Dans les rues de New-York, le soir où il avait annoncé à Simon que son colocataire était un loup-garou. Et devant lui... Se trouvait son cher vampire. Il avait retrouvé Simon.

Jace & Simon

it can’t be you

La vie pouvait parfois être merdique. Oh je ne déprimais pas, ce n'était pas mon style, simplement, alors que j'avais trouvé un semblant d'équilibre entre mes entraînements avec Jace et mon statut de représentant des vampires au sein du Conseil du Monde Obscure, tout avait été balayé d'un revers de la main par je ne sais quelle puissance étrange et je m'étais retrouvé ici, dans une ville appelée Nowhere. Heureusement, elle semblait contemporaine, même si quelques éléments semblent tout de même un peu futuristes. Je n'étais pas trop dépaysé par rapport à New-York. Le problème résidait dans le fait que petit a, j'avais perdu mes amis, je ne savais même pas si eux aussi avaient fait le voyage ou pas du tout et petit b, il avait fallu que je me trouve un travail. Ma transformation en vampire ayant eu lieu avant que je sois diplômé de l'université où j'ai étudié, trouver un emploi ne fut pas très facile, d'ailleurs on ne peut pas dire que ce que je fais s'apparente à un emploi, mais au moins cela me permet de continuer à jouer ma musique et sincèrement, dans toute cette folie, c'est ce qui me permet de tenir. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point j'ai été heureux de voir que j'avais toujours ma basse. Le fait d'être un diurne était vraiment une bénédiction, enfin si je puis dire, parce qu'ainsi je peux aisément me fondre dans la foule, même si je peux sembler avoir le teint un peu plus blanc que la moyenne. Je ne suis pas du genre à me nourrir sur les gens, je préfère choper ce dont j'ai besoin dans les poches de sang que je peux avoir à l'hôpital. Je sais, ce n'est pas top, mais on fait avec ce qu'on a.

Aujourd'hui, il faisait beau et j'avais déniché un coin où il y avait pas mal de passage pour m'installer et jouer, je pourrais potentiellement compter sur la générosité des gens. J'avais frappé à quelques portes pour un emploi bien sûr, mais sans expérience et sans diplôme, ce n'est vraiment pas simple, mais je ne désespère pas, je n'ai pas l'intention de jouer de la musique dans la rue éternellement. Au moins cela me permet de me payer une chambre d'hôtel, ce qui fait que j'ai un endroit où dormir tous les soirs donc c'est cool, mais cette vie de bohème n'est pas terrible, j'aimerais bien avoir un logement permanent par exemple. Enfin bref. Je m'installe donc et commence à jouer. Les gens passent devant moi, écoutent parfois ce que je joue, mais même si certains semblent aimer, ils n'ont pas l'air prêt à mettre la main à la poche et l'étui de ma basse reste désespérément vide. Ce n'est pas grave, ce n'est pas cela qui va me décourager. Je continue de jouer, inlassablement. Certains morceaux, je les connais vraiment par cœur, mais cela ne m'empêche pas de rester concentré sur ce que je fais. Tellement concentré que je ne vois pas vraiment le visage des gens qui s'arrêtent pour m'écouter, tout ce que je vois, ce sont leurs pieds. Soudain, quelqu'un lâche quelques billets. Ouah, les premiers dollars de la journée. Je relève la tête en même temps que l'homme parle. Alors que j'allais le remercier, ma bouche reste entre-ouverte…je n'ose croire à ce que je vois…est-ce une hallucination ? Je bondis presque littéralement sur mes pieds. Ne sachant pas que Jace avait activé sa rune d'invisibilité, j'ignorais donc que je ne devais pas avoir l'air très net à bondir comme ça d'un coup sur mes pieds.

- Ahah très drôle.

Un sourire en coin étire mes lèvres, c'était à peu près ce que je lui avais répondu la première fois que cette "scène" avait eu lieu entre nous. Cela me semble si loin. Ma basse posée à côté de moi, je ne perds pas de temps et serre Jace dans mes bras, tellement heureux de le voir.

- Jace….c'est bien toi….bon sang, ce que ça fait plaisir de te voir. Comment tu vas ? Est-ce que ça fait longtemps que tu es là ? T'as vu les autres ?

Prenant conscience de mon débit impressionnant de parole, je relâche Jace et recule légèrement, bafouillant quelques excuses. Si j'en avais eu encore la capacité, j'aurais probablement rougi. A la place, j'esquissais un petit sourire gêné.

- Désolé….certaines choses ne changent pas, que veux-tu.

Jace & Simon

it can’t be you

Si on lui avait dit un jour que sa plus grande joie au monde serait de trouver cet abruti de terrestre en train de jouer de la guitare en pleine rue... Jace aurait ri aux éclats. Il aurait probablement ri à s’en briser les côtes, tellement l’idée était farfelue. Sauf que c’est exactement ce qu’il ressentait à cet instant précis. Il avait senti tout son être bondir de joie en entendant les accords de guitare, et le soulagement l’avait envahi en constatant qu’il s’agissait bien de Simon. Il n’avait pas pu s’empêcher de rejouer cette fameuse scène, celle de ce soir-là, et il fut ravi d’entendre le vampire lui lancer exactement la même réponse. Sauf que cette fois, au lieu de la colère, c’est de la joie qu’il pouvait lire sur ses traits. Et avant qu’il ait le temps de dire quoi que ce soit, il fut attiré dans les bras de Simon, lui rendant maladroitement son étreinte. Il rit doucement en entendant toutes les questions posées, puis secoua la tête lorsque le vampire s’excusa. Sans un mot, il l’attira à nouveau à lui, le serrant cette fois plus fortement, fermant les yeux un instant. Bien évidemment, il ne pouvait pas sentir les battements de son cœur, mais il était là. En chair et en os, bien mort-vivant. Il avait retrouvé une partie de sa famille. Il inspira profondément puis le relâcha, gardant les mains sur ses épaules pour le regarder bien droit dans les yeux.

« Je suis content de te voir aussi, Simon. Même si t’as visiblement pas appris à bien jouer depuis qu’on s’est quittés. »

Son sourire se tordit l’espace d’un instant. Depuis quand s’étaient-ils quittés ? Il ne savait pas ce qu’il s’était passé dans leur monde depuis qu’il était parti. Ou peut-être qu’il n’était pas vraiment parti ? Il n’y comprenait rien, à ces histoires de Collapse qu’on lui rabâchait depuis qu’il était arrivé. Tout ça le dépassait et – il ne l’avouerait jamais à voix haute même sous la torture – l’effrayait un peu. Il lui ébouriffa les cheveux puis le lâcha complètement.

« Ça fait quelques mois que je suis là, ça va. Je sais qu’Alec est vivant. »

À ces mots, comme le bon vieux réflexe que c’était, ses doigts trouvèrent l’emplacement de sa rune Parabatai.

« Je pense que Clary l’est aussi, ou Ithuriel me l’aurait fait comprendre par un moyen ou un autre. Les autres... Je sais pas. T’es le premier que je retrouve. Je n’ai rien qui appartienne à qui que ce soit et sans Alec, mes capacités de traque sont diminuées. »

Ses traits avaient à ce point perdu toute trace joyeuse et il se détourna un instant, serrant la mâchoire. Puis il soupira, se força à se calmer, et retrouva le regard de Simon, à qui il lança un pauvre sourire peu convaincu.

« Et toi ? T’es là depuis quand ? Toujours un day-lighter ? »

Il avait entendu parler de personnes arrivant à Nowhere en perdant une partie de leurs pouvoirs. Lui avait perdu sa stèle, mais il était presque certain qu’il retrouverait toutes ses capacités en mettant à nouveau la main dessus. Il frappa doucement l’omoplate du vampire.

« Et si tu me racontais ça autour d’un verre ? Je connais un bon endroit. »

Pas moyen de l'emmener au bar ce soir. Il verrait ça plus tard. Mais il avait largement de quoi faire chez lui. Plus de bouteilles que d'espace.

Jace & Simon

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La relation entre Jace et moi n’a pas toujours été au beau fixe, c’est le moins que l’on puisse dire. En réalité, si je voulais être franc, je pourrais dire que c’est un peu de ma faute. Il semblerait que les capacités de sociabilité de Jace envers les mundane ou autres races que les shadwhunters soient quasi-inexistantes, il n’y peut rien, il est comme ça, et si je ne m’étais pas imposé à eux en tant que meilleur ami de Clary, je doute fort que j’en serai où j’en suis aujourd’hui. C’est vrai que si je ne m’étais pas imposé dans leur groupe, je ne serais jamais devenu vampire. Est-ce que cela aurait été mieux ? Disons que cela aurait été différent, mais...j’aime mon existence telle qu’elle est, même s’il m’a fallu renoncer à ma famille...enfin sauf ma sœur qui continue de rester en contact avec moi. Il y a aussi une chose que j’aurais aimé changer, c’est mon comportement envers Rapahaël. Il m’a aidé...à sa manière, quand j’ai été transformé par Camille et moi pour le remercier, je l’ai trahi plus souvent qu’à mon tour. Au fil du temps on a fini par instaurer une sorte de paix entre lui et moi, mais je m’en voudrais toujours un peu pour ce que je lui ai fait, c’est sans doute pour cela que depuis qu’il est redevenu un humain, je ne peux pas m’empêcher de veiller sur lui. Oh rassurez-vous, je le fais de loin, je m’arrange pour qu’il ne me voit pas, mais je ne permettrais pas qu’il lui arrive quelque chose de mal. Il a le droit de réaliser son rêve de devenir prêtre. Depuis mon arrivée à Nowhere, je ne peux m’empêcher de me demander comment il va. Enfin bref, le fait d’avoir retrouvé Jace me procure une joie immense, au-delà de ce que je pourrais décrire, au-delà de ce que je ressentirais si je retrouvais un très bon ami...et je ne veux pas encore me questionner sur ce que je ressentais, je voulais juste profiter du moment présent. Dans un geste pas du tout mature, je tire la langue à Jace, affichant un petit sourire amusé.

- Tu dis ça parce que tu es jaloux, mais moi je sais que je joue vraiment bien. Je suis conscient de mon talent, mon cher.

Je vois bien cette petite étincelle mêlant tristesse et inquiétude dans le regard de Jace lorsqu’il évoque Alec. Je n’ai pas de parabataï, je ne peux pas prétendre que je sais ce que ça fait que d’être éloigné du sien comme il l’est, mais je ne peux qu’imaginer ce qu’on ressent dans ce genre de cas. Je pris un air faussement épouvanté lorsqu’il ébouriffa mes cheveux, même si ce contact avec lui réchauffait intensément l’intérieur de mon corps si froid depuis ma transformation.

- Hey, je te prie de ne pas décoiffer mes cheveux si artistiquement...décoiffés, tu vas finir par me faire perdre l’effet « saut du lit », si sexy. Affichant un petit sourire amusé, je repris mon sérieux lorsqu’il me parla d’Alec. Oh, mais c’est une super nouvelle ça, je suis certain qu’on finira par les retrouver, parce que si nous on est là...il n’y a pas de raison pour que eux n’y soient pas.

Oui, je suis un incorrigible optimiste que voulez-vous. Mon coeur se serre quand il évoque Clary. Elle est ma meilleure amie, et cela fait bien longtemps que je n’existe plus à ses yeux, bien avant le Collapse, elle a eu la mémoire effacée pour qu’elle oublie tout ce qui touche au monde surnaturel et donc mon existence puisque je suis un day-ligther. J’avoue que ça a été très douloureux, mais il a bien fallu que je fasse avec.

- C’est bien possible. Il faut rester optimiste. Je penche doucement la tête sur le côté et pose une main compatissante sur l’épaule de Jace quand il se détourne un instant par pudeur. Hey...ne perds pas espoir, d’accord ? On retrouvera Alec, Izzy et les autres...je suis certain qu’on y arrivera, au moment où on s’y attendra le moins.

Jace me questionna ensuite pour savoir depuis combien de temps j’étais là entre autres choses.

- Et bien je t’avoue avoir un peu perdu la notion du temps, mais je crois que ça doit faire un mois...un mois et demi que je suis ici, quelque chose comme ça. Je n’ai toujours pas compris ce qu’il s’est passé, mais bon...je m’adapte. Un petit sourire en coin étire mes lèvres. Oui, je suis toujours un day-lighter.

Je sursaute un peu lorsqu’il tape sur mon omoplate et hoche positivement la tête.

- Excellente idée. J’ai assez joué pour aujourd’hui de toute manière. Je te suis, emmène-moi dans cet endroit que tu connais.

Jace & Simon

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Merde, même les blagues complètement vaseuses de Simon lui avaient manqué et il se retrouvait à y rire. Franchement, le Collapse avait complètement brouillé son cerveau, c’était la seule explication possible. Il leva tout de même les yeux au ciel pour faire bonne figure, claquant sa langue contre son palais lorsque le vampire s’offusqua d’avoir été décoiffé. Mais la légèreté de la conversation retomba bien vite lorsqu’il fut question de leurs amis. Bien entendu, l’éternel optimiste qu’était Simon ne put s’empêcher de rallumer en lui l’étincelle d’espoir qu’il avait tout fait pour éteindre depuis son arrivée à Nowhere. Foutu vampire. Il haussa les épaules, pas vraiment convaincu tout de même. À nouveau, Simon lança des paroles pleines d’optimisme et Jace ne put s’empêcher de sourire très légèrement. C’est vrai qu’ils n’étaient pas du genre à faire tout comme les autres, preuve en était avec ces retrouvailles complètement étranges. Peut-être que ça se passerait de la même façon avec les autres ? Il avait entendu dire que certaines personnes avaient perdu la mémoire en arrivant ici. S’imaginer un jour entrer dans un café et voir Magnus Bane passer la serpillère, ayant complètement oublié qu’il était le Grand Sorcier de Brooklyn... Ça le faisait mourir de rire. Il était prêt à payer très cher pour voir ça. Il fit dévier la conversation sur Simon, préférant s’attarder sur celui qui était bien vivant – enfin, façon de parler – et sous ses yeux, plutôt que sur ceux qu’il n’était pas sûr de revoir. Un mois qu’il était là, donc, et ils venaient à peine de se retrouver. Étrange, mais il fallait s’habituer à l’inhabituel, à Nowhere.

« Ouais, t’en fais pas, on est plein à pas avoir compris. Ils distribuent des tracs, parfois, y’a des associations qui font le tour des quartiers pour trouver les nouveaux arrivants et les aider. »

Il lui frappa l’épaule.

« Ravi de savoir que t’es toujours une aberration de la nature, alors. »

Bien entendu, Simon accepta son invitation et une fois sa guitare soigneusement rangée dans son étui, ils se mirent en route. C’était toujours aussi étrange, de se promener dans les rues de The Heart. Certains endroits lui rappelaient terriblement New-York, d’autres défiaient toutes les lois de l’imagination... Et ça venait de quelqu’un qui combattait les démons et traînait avec vampires et loup-garous, quand même. Ils mirent une quinzaine de minutes à rejoindre son immeuble et montèrent ensuite les marches jusqu’à son appartement. Il laissa tomber les clés sur la petite table basse puis se tourna vers Simon.

« Bienvenue chez moi. Je sais, je sais, pas du tout à la hauteur du merveilleux shadowhunter que je suis mais que veux-tu, on fait ce qu’on peut. »

Il se dirigea vers le petit frigo et en sortit une bière, avant de s’arrêter net.

« J’ai pas de sang. »

L’espace d’un instant, il avait complètement oublié que son ami ne pouvait pas boire, ni manger... Et puis, il fallait être honnête, il n’avait plus l’habitude d’avoir un vampire dans son entourage et d’avoir donc du sang à disposition.

Jace & Simon

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Connaissant Jace comme je le connaissais, il ne partageait pas vraiment mon optimisme et je ne fus pas vraiment surpris de le voir simplement hausser les épaules quand je lui ai dit qu’on finirait par retrouver les autres. Comme je le disais, je ne peux pas réellement savoir ce que ça fait d’être séparé de son parabataï, mais j’imagine sans problème que ce doit être très douloureux, alors j’avais bien l’intention de tenter de faire oublier un peu sa douleur à Jace, de lui insuffler autant d’optimisme que je le peux. Je ne sais pas si ça marchera, mais au moins quand il sera à écouter ce que je peux lui dire, que ce soit des bêtises ou pas, il ne pensera pas à ce qui le ronge. Ce n’était pas vraiment facile de s’habituer à une ville comme Nowhere, il y avait des choses semblables à ce qu’on connaissait déjà, mais en même temps complètement différentes. C’était assez compliqué à expliquer également, il fallait le vivre pour savoir ce que ça faisait vraiment. J’eus une petite grimace quand il me dit que je n’étais pas le seul à ne pas avoir compris.

- Bon, tant mieux, j’avais peur que ça vienne de moi, que je n’ai pas le bagage intellectuel suffisant pour comprendre les tenants et les aboutissants de la situation. Je t’avoue que j’ai essayé de comprendre les choses à mon arrivée ici, mais j’ai préféré laisser tomber et me concentrer sur une manière de refaire ma vie ici, puisqu’il semblerait qu’on soit coincés là pour un long moment.

Un petit rire amusé secoua mes épaules lorsqu’il me traita « d’aberration de la nature », c’était lui que je devais remercier pour cela en plus.

- Ouais...d’ailleurs, t’ai-je déjà remercié pour mon état diurne...sans toi je ne serais toujours qu’un banal vampire fuyant la lumière du jour.

Nous avions donc pris la route. Sur le chemin, nous étions plutôt silencieux, la ville parlait pour nous. J’en profitais pour observer le paysage, m’étonnant encore de voir de telles similitudes avec New-York alors que nous n’y étions plus du tout. Ouais, tout ceci était vraiment, vraiment très étrange, mais bon, on aurait pu tomber sur pire, je veux dire, on aurait très bien pu tomber sur un monde apocalyptique où la race humaine était presque éteinte pour laisser place aux robots ou alors arriver dans un monde où le moindre être vivant était transformé en zombie...enfin bref, les possibilités étaient infinies, si bien que je nous estimais chanceux d’être arrivés dans un monde si semblable à celui que nous avions quitté. Jace m’avait finalement emmené chez lui. Ma foi, comme ça au moins on était sûrs d’être tranquilles. Je levais les yeux au ciel, affichant un petit sourire amusé.

- J’ai toujours adoré ta modestie. En vrai, c’est sympa, j’aime bien ton appart.

Finalement, Jace se rendit compte qu’il n’avait pas de sang au frigo. J’esquissais un petit sourire et haussais les épaules.

- Ne t’en fais pas pour ça, j’ai mangé il n’y a pas longtemps.

Je m’installais sur un siège.

- Il faut que je me rende à l’évidence, jouer dans la rue n’est pas suffisant pour que je puisse vivre correctement, mais j’ai bon espoir, je recherche activement du boulot, je suis persuadé que je finirais par trouver, en espérant tomber sur un boss qui ne soit pas trop regardant point de vue curriculum vitae.

Jace & Simon

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Forcément, Jace ne put se retenir de rire face à la remarque de Simon. Dire qu’il n’était pas le plus rapide d’entre eux – en ne parlant pas de sa vitesse vampirique bien sûr – était un doux euphémisme à ses oreilles. Il était intelligent, mais... À sa façon, disons. C’était comme ça qu’on l’aimait, au fond. Et puis il leva les yeux au ciel en entendant la suite, ses lèvres s’étirant ensuite en un sourire narquois tandis qu’il attrapait Simon, passant un bras autour de son cou et frottant doucement son poing fermé contre le haut de son crâne.

« Nan tu m’as jamais remercié de t’avoir sauvé la vie, espèce d’ingrat. »

Il le relâcha rapidement et le bouscula ensuite légèrement de l’épaule. Quand il y repensait... Ça lui foutait la gerbe. Imaginer qu’il était passé si peu loin d’une nouvelle mort, que Valentin n’aurait eu aucun problème à le laisser sombrer s’il n’était pas intervenu. C’était probablement à ce moment-là, que sa vision de Simon avait réellement changée. Ou peut-être un peu avant. Parce qu’il s’était rendu compte que voir le vampire disparaître de sa vie l’aurait impacté, lui qui était pourtant tellement détaché de ses émotions. Il avait voulu le sauver, l’aider... Et ça n’avait aucun rapport avec Clary, contrairement à ce qu’il s’était répété de dizaines et des dizaines de fois. Lorsqu’ils furent enfin chez lui, il ne put s’empêcher une petite dose d’humour à sa façon, puis un sourire lorsqu’il entendit la réponse de Simon. Décidément, aucun d’eux n’avait changé. C’était rassurant, de s’en rendre compte. Parce que ça voulait dire que tout n’était peut-être pas perdu. Ce qui était perdu, en revanche, c’étaient ses habitudes d’avoir Simon dans les parages. Pas de sang disponible pour lui, il devrait donc se contenter de... Rien. Pas possible de boire ou de manger, mais visiblement ça ne l’embêtait pas tant que ça. Il hocha doucement la tête, décapsula sa bière et en avala une gorgée avant de s’asseoir à son tour.

« Si tu le dis. »

La suite des propos du vampire le fit pouffer de rire et il secoua la tête.

« On est dans une dimension nouvelle, avec des gens qui sont tombés là sans le vouloir et complètement par hasard. Crois-moi, tout le monde s’en fout que t’aies eu que des A ou pas pendant tes études. Si t’arrives à faire un truc pas trop mal, y’a moyen qu’on t’engage. Même moi j’ai réussi à trouver un job. »

C’était pas le job de l’année, mais c’était déjà ça, ça payait les factures et c’était l’essentiel. Ça lui faisait bizarre, d’avoir à se soucier de ce genre de choses, à Jace. Il ne s’était jamais posé ce genre de questions. Depuis tout petit, il savait qu’il deviendrait chasseur d’ombres, qu’il vivrait dans un Institut ou à Idriss, et que sa vie ne tournerait qu’autour de la traque des démons. Depuis qu’il était arrivé ici, il avait mis un pied dans le monde qui était apparemment celui des mundanes. C’était pas vraiment à son goût, mais c’était comme ça, il fallait s’adapter, survivre. Il fronça soudain les sourcils.

« T’as trouvé un endroit où vivre ? »

Si ça ne faisait qu’un mois qu’il était arrivé et qu’il n’avait pas de travail, il en doutait. Mais peut-être que si. Mieux valait demander dans tous les cas.

Jace & Simon

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Le rire de Jace était une douce mélodie à mes oreilles….d'ailleurs, à ce sujet, je pense que ce serait pas mal que je m'interroge sur le pourquoi du comment ça me fait cet effet-là ? Je veux dire, avant, au tout début quand on s'est rencontré, on ne pouvait pas se sentir. Bon bien sûr notre relation a évolué puisqu'il est à présent mon "instructeur", si je puis dire, mais j'ai d'autres amis que lui et je ne sens pas des papillons dans mon ventre à chaque fois qu'ils se marrent. J'esquisse un sourire amusé face à son rire. Je ne peux cependant m'empêcher de rouler des yeux lorsqu'il me frotte le dessus de la tête avec son poing. Je me laisse faire bien sûr.

- Humm…non, c'est vrai…et que dois-je faire pour t'exprimer ma reconnaissance éternelle ?

Je plaisantais, mais je savais bien ce que je lui devais. Ce jour-là, quand j'avais été capturé par Valentin, Jace a surmonté son antipathie à mon égard pour venir m'aider. Au début, je pensais être en présence de Clary, si j'avais pu, je lui aurais hurlé de s'enfuir, j'aurais donné ma vie pour elle, mais elle me força à boire à son bras. J'avais tellement soif et son sang sentait si bon. Je ne résistais pas longtemps, d'ailleurs, je n'en avais pas la force. J'avais commencé à boire et pendant ce temps "Clary" laissa la place à Jace. Dire que j'en fus surpris était un euphémisme, néanmoins, j'avais continué à boire. J'aurais été sot de ne pas accepter le secours qu'il m'offrait. Même si je ne le portais pas dans mon cœur à l'époque, je reconnaissais la beauté du geste. J'esquissais un petit sourire.

- Oui, je le dis. Plus sérieusement, ne t'en fais pas pour ça. Quand j'étais avec Raphael, il m'a donné quelques conseils pour supporter un manque de sang…à condition que cela ne dure pas trop longtemps bien sûr. Pour aujourd'hui, j'ai eu ce qu'il me fallait….et comme on dit, demain est un autre jour.

Installé sur le siège, j'étais bien. La réflexion de Jace sur le fait que nous étions dans un nouveau "monde" et que les règles étaient potentiellement différentes me fit ouvrir la bouche, puis la refermer comme un poisson dans son bocal. Je me frappais ensuite le front du plat de la main.

- Oh mais ouiiii….pourquoi je n'ai pas pensé à ça moi ? Bon, je suis vraiment perturbé, y a pas à dire. Je lançais un regard en coin à Jace. Et pas de commentaire sur la dernière partie de ma phrase s'il te plaît.

Non, parce que je le connaissais le coco. Je poussais un profond soupir, profitant simplement de l'instant présent quand Jace me demanda si j'avais un endroit où vivre. J'eus une petite grimace.

- Oh et bien oui et non….en clair, oui j'en ai trouvé un, mais ce n'est que provisoire vu que c'est une chambre d'hôtel, c'est tout ce que je peux me payer avec ce que je fais comme travail donc….Je me redressais dans le siège, fixant mon ami. Et tu travailles dans quoi du coup ?

Jace & Simon

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« Contente-toi de pas la gâcher en mourant lamentablement et ça ira, va. »

Impossible pour Jace de ne pas se moquer au moins un peu de Simon, c’était après tout son sport favori, même s’ils étaient désormais bien plus proches qu’ils ne l’avaient été un temps. Tellement plus proches que le blond ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter au moins un peu de la subsistance du vampire. Chez eux, les choses étaient étudiées pour qu’il ne manque jamais de sang, ils pouvaient même l’emmener au bar sans se poser la question de ce qu’il pourrait boire. Ici, ce n’était pas si simple. Il y avait de nombreuses personnes étranges et créatures, mais Jace n'avait pas encore croisé de vampires. Et puis ce n’était pas comme si la ville était la plus organisée qui soit non plus. Le temps de constituer un stock de sang suffisant, Simon pouvait se retrouver dix fois à sec. Mais s’il estimait que tout allait bien, alors Jace le croyait. Il ne put empêcher un sourire narquois d’étirer ses lèvres en entendant la remarque du brun et leva une main en signe de reddition.

« J’allais pas faire de commentaire. Pas à voix haute. »

C’était l’avantage parmi tous les inconvénients de cet endroit. Ici, personne ne connaissait personne, il fallait se débrouiller avec ce qu’on avait, alors les diplômes et autres conneries des Terrestres n’avait pas la moindre importance. Il était donc plus facile de trouver un travail, même pour quelqu’un comme lui qui n’en avait jamais eu avant. Il leva les yeux au ciel en l’entendant dire qu’il vivait à l’hôtel parce que c’était la seule chose qu’il pouvait pour l’instant se payer.

« Hors de question. »

Il termina sa bière et reposa la bouteille vide sur la table basse.

« C’est pas très grand mais on alternera sur le canapé. On va aller chercher tes affaires, tu dors là ce soir et tu y restes jusqu’à ce que t’aies un vrai job et que tu puisses avoir un appart à toi. D’ici là, hors de question qu’on se sépare, c’est trop risqué. »

C’était arrivé une fois, ça pouvait se reproduire. Ils pouvaient encore se retrouver dans un nouvel endroit totalement inconnu, sans personne. Jace avait déjà vécu ça trop de fois dans sa vie. Il venait à peine de retrouver Simon et il n’allait pas le laisser hors de son champ de vision plus de dix secondes. Et puis, ce n’était pas comme s’il allait coûter cher en provisions.

Jace & Simon

it can’t be you

Un sourire amusé étira mes lèvres à la réflexion de Jace. D’un autre côté, ici les gens étaient différents, n’étaient pas forcément habitués aux vampires, de toute manière, il était plus prudent pour nous de rester cachés de ne pas révéler notre race, même si parfois c’était plutôt compliqué. Je ne le dis pas à Jace, mais depuis mon arrivée ici, il m’est arrivé une fois de manquer de perdre le contrôle..mais j’avais tellement faim. Je sais que ce n’était pas une excuse, enfin heureusement, j’ai réussi à me ressaisir à temps. Je suis juste passé pour un taré auprès de la personne en question, mais au moins elle est toujours en vie.

- Aller, ne fais pas genre, je suis sûr que ça t’attristerait si tu ne m’avais plus dans tes pattes.

Pourquoi l’idée de mourir en laissant Jace derrière moi me faisait aussi mal ? Honnêtement, je ne le savais pas. Certes, nous étions devenus amis avec le temps ce qui, tout à fait entre nous, ne manque jamais de me surprendre, mais je ressens une telle détresse à l’idée de l’abandonner que cela ressemble à beaucoup plus que de l’amitié et je….je décide de ne pas m’interroger plus avant sur cette sensation que j’ai. Je roulais des yeux d’un air faussement agacé.

- Ouais, mais tu l’aurais pensé tellement fort que je l’aurais entendu.

Et vint le moment où j’appris à Jace que, faute de mieux, j’habitais à l’hôtel. En même temps, je ne me voyais pas vivre en colocation avec les gens d’ici, j’aurais beaucoup de mal à leur dissimuler mon état. Je posais un regard surpris à son exclamation, mais la suite de sa phrase provoqua une douce chaleur en moi et me donna envie de lui faire un gros câlin pour le remercier, mais, je m’abstins de le faire, même si nous étions amis, cela ne voulait pas dire qu’il avait forcément envie de m’avoir dans ses bras à tout bout de champ.

- Oh c’est génial, merci Jace...tu verras, je ne prends pas beaucoup de place et puis je sais me faire discret quand je veux et puis….

Mon babillage risquait peut-être de l’agacer et de le faire regretter sa proposition, alors je mimais une fermeture éclair sur ma bouche, affichant un grand sourire. J’ouvris le « zip » quelques instants.

- On y va ? Ce ne sera pas long, je n’ai pas grand-chose.

Et je refermais la fermeture éclair imaginaire.