La colère ; ça peut être un vrai poison qui pourrie tout ce qu’elle touche. Comme le chiendent, elle envahie tout à une vitesse folle. Mais c’était aussi ce qui lui a permis en partie de pas totalement sombrer. Malgré que celle-ci l’aveuglait, elle lui a permis de survivre, au moins. De ne pas se laisser bouffer par le mal être et le rejet. Pendant longtemps, Zuko ignorait ce qui le mettait réellement dans cette rage folle. Persuadé qu’il voulait l’amour de son père, qu’il en avait besoin et, surtout, de ce fichu honneur illusoire. Balancé tel un déchet par celui qui refusait de le reconnaître, avec un grand mensonge en main. Retrouver l’avatar pour retrouver ce qu’il avait perdu. Et ainsi la colère était nourri par la haine.  C’est comme ça, que les flammes brûlaient. Il a été longtemps guidé uniquement par son acharnement et sa rage même si sa vie avait pris un nouveau tournant ensuite.

Zuko a toujours été quelqu’un d’assez impatient, arrogant et têtu, parfois même amer. Il faut dire que la vie ne lui a rarement fait cadeau. Que les traumatismes gravés sur son visage n’ont fait qu’alimenter tout ça. Mais pour autant, toutes ces émotions négatives n’ont pas totalement effacé ce qu’il était. Si Zuko a toujours été cet échec aux yeux de son père, c’était parce qu’il n’incarnait pas les horreurs de ce dernier. Le garçon n’a jamais été cruel, violent, ni n’a jamais eu cette soif de pouvoir. Il a du cœur et ça a toujours été un problème.

Parce qu’une fois que la colère a finalement quitté le territoire envahi, on peut voir ce qu’il y a en dessous de la surface. Zuko s’est rendu compte lui-même, que, lorsqu’il a enfin obtenu tout ce qu’il pensait vouloir, qu’il ne se sentait pas lui-même. On pouvait voir qu’il était un gamin protecteur et dont les intentions ne sont pas malveillante.

Et malgré tout, malgré l’empathie et après avoir appris à être bien plus humble, Zuko a encore du mal à distinguer le bien du mal. Son sens moral est si fort qu’il se torture sans cesse sur le bien fondée de ses actions dans un monde ou tout n’est pas uniquement blanc et noir, mais une vaste palette de nuance grisâtre. Si on devait résumer tout ça, on dirait que c’est tout simplement compliqué et que le parfait n’existe pas.

Et la colère, elle n’est jamais bien loin.