Slan savait vendre son club privé aux clients. Si le bar était accessible aux membres, qu'on pouvait s'asseoir n'importe où dans la salle et profiter du spectacle des danseuses, il y avait d'autres services plus spéciaux et moins exclusif. Le genre qui demande un petit paiement en plus, mais qui vaut le coup quoi qu'il arrive. Il s'agissait bien entendu des salons privés. Quoi de mieux qu'un espace juste pour soi et une danseuse qui répondra à vos attentes. Peut-être qu'elle aurait pu lui parler des chambres aussi. Un étage de l’hôtel était exclusivement réservée à la clientèle du club, étage accessible uniquement pas le club d'ailleurs. Les chambres étaient spéciales, du moins pour certaines. Si on pouvait trouver du classique, il était tout aussi possible d'entrer sur des thèmes de jeux d'adultes que tout le monde ne pratique pas. Là encore, un service payant, mais de haute qualité. Slan lui proposait de choisir une danseuse s'il en avait envie pour profiter d'un salon privé. Le choix était forcément difficile, faut dire qu'elles étaient toutes jolies. Cependant, ne vous attendez pas à voir uniquement des femmes qu'on pourrait qualifier de "taille mannequin". La beauté ne vient pas uniquement de forme fine et les femmes plus voluptueuses ont aussi des charmes ravageurs et il faut de tout pour plaire à tous le monde. Du moment que les employées sont d'accords pour ce qu'elles font, le reste lui est égal. Un petit sourire étire ses lèvres à la dernière remarque de John. C'est vrai qu'aucune fille ici, ou même garçon, car il y a aussi des danseurs -il en faut pour tous les gouts- n'arrive à la cheville de notre déesse démoniaque. "Vous chercher à me flatter ?" demande t'elle amusée, flirtant un peu dans sa manière de demander.

La patronne assurait du mieux qu'elle le pouvait la sécurité et anonymat des personnes présentes. Mais comme il venait de le voir, parfois, il y a quelques resquilleurs. Contrôler tout à de A à Z est hélas impossible et des imprévus, ça existe. John avait l'air de comprendre à ce niveau, donc tout allait bien.

Parlant de relation, totalement honnête, la démone avoua ne pas s'imaginer mariée un jour, ni être une femme fidèle. Elle préfère vivre sa vie pleinement et profiter avec qui bon lui semble. A quoi bon se priver du plaisir juste parce qu'on est censé aimer quelqu'un ? C'est ridicule à ses yeux. Au moins, son interlocuteur la comprend, appréciant aussi son honnêteté, elle n'aurait aucune raison de mentir de toute manière. "Je crois qu'on est sur la même longueur d'onde à ce niveau là. Les conventions sociales comme vous dites sont d'un ennui... C'est peut-être affreux ce que je vais dire, mais je serais le genre de femme à m'amuser à briser les couples. Je ne crois pas que l'amour fidèle existe réellement. J'ai déjà fait quelques expériences et avec les bons arguments, l'un des deux finit toujours par tromper l'autre. Alors que libre... ça ne cause aucune peine et c'est tellement plus simple," explique t'elle. Tant pis, si elle passe pour une sorte de connasse, ça lui va plutôt bien ce genre de rôle.

Un peu après, un autre compliment de John la fit sourire. A l'observer, elle voyait que les salons avaient l'air de l'intriguer. Serait-ce le moment de lui faire ce petit cadeau. De toute façon, elle n'a rien de mieux à faire. Ainsi, elle se leva avec grâce de son tabouret et vint doucement caresser le bras de Constantine. "Suivez moi, vous me semblez bien trop curieux pour que je vous laisse pas découvrir les joies d'un salon privé." Sa main glisse sur l'avant-bras de son interlocuteur jusqu'à venir se refermer sur la main de ce dernier pour l'entrainer vers les salons. Si ceci aurait été un piège, il serait tombé dedans. Mais c'était juste du commerce et une simple conversation amicale.

Elle poussa la porte du premier petit salon privé qui était libre. L'intérieur avait une atmosphère feutrée et tamisée. Un grand canapé contre le mur, une petite table sur le côté de ce dernier. Devant un peu d'espace et même une barre de pole dance et quelques accessoire plus loin sur un mur, des tenus sexy et un paravent si jamais la danseuse doit se changer. "Je crois que vous faire profiter du salon privé maintenant est une bonne idée. Désirez vous une fille en particulier ?" demande t'elle attendant avec impatience la réponse de John. 

John avait un certain don pour lui parler, ou du moins juste parler aux femmes en générale. Si elle pensait qu'il tentait de la flatter, il transformait ça de manière encore plus intense, en disant qu'une flatterie serait une injure en la personne de notre déesse démoniaque. En gros, il ne faisait que déclarer l'évidence, une vérité que personne ne pouvait nier et qu'il serait d'ailleurs honteux de ne pas voir vu que ça devrait sauter aux yeux de tous. C'est qu'il sait parler cet homme, elle aime ça. Un peu plus et elle pourrait croire qu'il était en train de la draguer comme le ferait Don Juan. "J'apprécie vos dires, c'est agréable à entendre," remarque t'elle, même si dans le fond, elle sait qu'il est difficile de lui résister, surtout si elle y met du sien.

Même sur les autres thèmes de leur conversation, il se montrait ouvert et se rangeait de son côté. Vraiment, il était aux antipodes d'une certaine personne qu'elle connaissait. Un homme avec qui elle avait un partenariat, mais qui pour le coup n'était pas du genre à se laisser séduire, ne s'intéressait pas aux femmes ou au corps dénudé, encore moins au sexe et l'amour était vu pour sa part telle une faiblesse. Si ce n'était pas triste de penser comme ça. Au moins, John avait un côté bien plus fun et elle savait qu'avec lui, elle avait plus de chance de s'amuser ou même de le pervertir d'une certaine manière. "Entre nous, mon domaine d'activité remportera toujours un franc succès ! Soyons honnête, je connais peu de personne qui se contente de ce qu'il a. Et en amour c'est encore plus vrai. Un homme pourra avoir la plus belle femme du monde, ceci ne l'empêchera pas de continuer à lorgner et fantasmer sur d'autres ou d'imaginer des situations interdites et excitante. L'humain est comme ça, un éternel insatisfait," explique t'elle. De plus, il existe bien trop d'esprit étriqué pour un jour penser comme elle. La fidélité semble importante pour le commun des mortels. Mais Slan n'est pas mortel, c'est un être supérieur, une démone, une déesse ! Ce genre de futilité ne l'atteint donc plus. "Toutefois, je ne peux nier la beauté d'un amour sincère," ajoute t'elle parce que même en étant monstrueuse, elle sait apprécier les jolies choses. D'autant plus que ce genre de choses peuvent facilement entrainer vers des extrêmes encore plus intéressant comme la tristesse, la colère et la haine.

Avec toutes ses belles paroles, il méritait bien de profiter d'un salon privé. Ainsi, elle le guide vers l'un d'entre eux qui était libre. C'était un petit écrin tranquille, confortable à l'ambiance tamisée. Forcément, elle lui demandait s'il y avait une fille en particulier qu'il désirait pour profiter pleinement de l'endroit. Là encore, il savait y faire, en choisissant parfaitement ses mots. Alors, elle ferma la porte, Slan n'était pas dupe, il avait fait son choix et c'était elle. "Dans ce cas, je me permets de rester. C'est un excellent choix si je peux me permettre," assure t'elle en s'approchant de lui et posa sa main sur son torse et le poussant vers le canapé jusqu'à ce qu'il s'y retrouve assit. "Comme vous pouvez le voir, il y a la possibilité que je change de tenue, peut-être que vous me trouverez plus intéressante dans autre chose que cette robe ?" demande t'elle en posant son pied droit sur le bord du canapé, dévoilant ainsi sa belle et longue jambe sans le tissu vert pailleté de sa robe vu qu'elle était ouverte à cette endroit là. A lui de choisir. Personnellement, elle n'avait aucune pudeur, alors qu'importe la tenue, ça ne la dérangera pas. Le temps qu'il se décide, elle s'approcha d'une enceinte pour y mettre de la musique à l'aide de ce qu'ici, il appelle un téléphone, histoire d'avoir un atmosphère un peu plus sympa.