Unlucky wretch that we are - pv Qrow

Ce qu’il y avait de bien avec l’Interstice, c’est qu’on ne savait jamais à quoi s’attendre quand on s’y rendait. Si ce n’était pas l’endroit le plus tranquille de la ville, il arrivait que certaines des expéditions de John s’y passe dans le plus grand des calmes ; à contrario, il ne comptait plus le nombre de fois où il avait cru y laisser la vie. Tout être censé aurait alors, face à ces statistiques somme toute assez désastreuses, renoncé depuis longtemps à toute incartade dans ce dangereux quartier. Mais, même si Constantine avait beau s’en défendre, beaucoup étaient ceux qui le connaissaient qui doutaient de sa santé mentale ; non pas parce qu’il croyait aux monstres, aux fantômes et autres démons, puisque cela avait été son quotidien ainsi que celui de tout son entourage, mais bien pour certaines tendances que l’on qualifierait facilement d’autodestructrice. Bah. Même s’il n’y avait jamais de fumée sans feu, John n’avait aucun mal à répondre que de toute façon, si ce n’était pas lui, c’était un autre, et il fallait bien que quelqu’un fasse le sale boulot. Si ce n’était pas lui qui se retroussait les manches, ce serait quelqu’un d’autre qui risquait d’y passer, voir des innocents qui seraient tuer, alors pourquoi se poser la question ? Il avait les capacités et, puisque sa vie ne comptait pas pour grand-chose, autant se jeter lui-même dans la gueule du loup.

Enfin. C’était bien beau tout ça, mais quand la gueule du loup tentait de se refermer sur son buste pour probablement le secouer en tout sens avant de le gober, ça devenait tout de suite beaucoup moins amusant. Esquivant au dernier moment d’un bond en arrière, John lâche une flopée de jurons bien sentis avant de se concentrer plus encore sur le combat. La bête qu’il avait en face de lui n’avait en réalité rien d’un loup, mais il n’aurait su dire exactement de quelle espèce il s’agissait. Créatures au comportement bestial, faites visiblement uniquement d’instinct, leurs silhouettes noires couvertes sur certaines zones de piques blancs striés de rouge avaient un côté relativement terrifiant, même pour quelqu’un ayant déjà fait quelques courts séjours en enfer. Ca n’était pas la première fois que Constantine en croisait depuis son arrivée à Nowhere, de ces bêtes-là, et il avait toujours eu le plus grand mal à s’en débarrasser, une partie seulement de sa magie étant efficace, ces bêtes n’étant pas des démons. Et puis, même s’il avait voulu les étudier pour se faire une idée plus précise de comment les tuer par la suite, cela avait été impossible : elles s’étaient toutes évaporées dans une espèce de fumée mêlée de poussière presque dès leur chute, sans qu’il ne puisse les en empêcher. Alors non, John ne savait pas vraiment à quoi il avait à faire, mais ça commençait sérieusement à le souler.

Surpris soudain par un violent coup de patte, John vient percuter un mur à une vitesse bien trop élevée à son goût, lui arrachant un cri de surprise autant que de douleur avant qu’il ne lâche en grommelant à l’adresse de nulle autre que de lui-même : « J’aurai bien mérité mon verre, moi, après ça… » Un verre, voire une bouteille toute entière, et du plus fort des Whisky qu’on pouvait trouver dans le premier bar du coin, tant qu’on y était – ou tout autre alcool bien costaud, pourquoi pas. Se relevant rapidement pour ne pas servir tout de suite d’amuse-gueule, John fait de nouveau face à la créature, lui gueulant avec toute son absence habituelle d’élégance : « T’entends, machin ? T’as intérêt à pas me souler très longtemps, je fais très bien ça tout seul ! Alors tu vas me faire le plaisir de crever vite fait avant de faire plus de dégâts. »

L’avantage, avec l’Interstice, c’est que même dans les zones un peu moins calmes, les habitants des lieux avaient l’habitude du danger et un esprit de conservation bien assez prononcés pour fuir devant ce type de menace. Ne restait donc que lui et le… truc. Enfin, en tout cas, c’est ce que John est en cet instant persuadé.