Paiement en nature ( Pv Hawks )

Ses paupières étaient lourdes alors qu’il forçait leur ouverture et les draps satinés glissaient sur sa peau pour retomber sur sa taille alors que son bras se levait pour bloquer les rayons du soleil de midi qui agressaient sa rétine. Il bailla à s’en décrocher la mâchoire, n’étouffant même pas le braiment de sa voix ensommeillé alors que ses articulations craquaient. Il entendait le son de la douche qui coulait dans la pièce adjacente, il en profita pour se redresser, cherchant du regard ses vêtements en tapotant son index sur ses lèvres.

Alors qu’il remettait son sous-vêtement fraîchement retrouvé sur une des deux tables de nuits des lieux, la surface soyeuse de la literie se mouva de nouveau jusqu’à découvrir le visage ensommeillé – et un peu bavant – d’une femme aux traits matures. Les lèvres de Toji s’étirèrent paresseusement pour lui adresser un sourire aiguisé, les paupières tombantes sur un regard lascif. Alors que ses yeux se posaient sur sa taille plissée, son esprit était en pleine interrogation. Allait-il pouvoir, en plus du dîner d’hier et de la chambre, soutirer un déjeuner pour commencer sa journée ?

Le bruit du jet d’eau se stoppa soudain et après quelques bruissements, l’ombre dansante sous la porte sorti de la salle de bain ; l’homme encore mouillé dans l’encadrure de la porte exposant sans fard sa nudité. Toji fini de totalement se lever, étirant ses muscles avant de poser ses mains sur ses hanches dans une position d’attente, hésitant encore entre charcuterie ou des Takoyaki.

Et soudain il le sentit. C’était comme une ondulation dans le vent climatisé du love hotel. Malgré le thermostat bien réglé, son épiderme fut caresser par un changement presque imperceptible de température. Le paria tourna sa tête avec indolence vers la fenêtre, le regard désabusé captant des irrégularité dans la façon dont la lumière parvenait à sa rétine. Son coup du soir (monsieur propre) s’approcha de lui mais c’est d’un simple mouvement de paume exercée sur sa poitrine que Toji l’envoya s’écraser dans la salle de bain, le cul en l’air, avant que le mur qui lui faisait face ne se détruise dans un vacarme qui couvrit sans peine le cri aigu de l’autre occupante des lieux. Ses deux bras en garde devant sa poitrine il accusa la charge du fléau qui avait foncé vers lui sans même le voir, fuyant quelque chose d’autre. Le plâtre volait autour de lui dans une poudre opaque alors qu’ils traversaient deux murs de plus, passant successivement dans une chambre pastel où se déroulait du pony play et une pièce vide d’occupant mais recouverte de jouets douloureusement érotiques.

Fushiguro s’extrayait des gravas en s’époussetant alors que le fléau semblait enfin le considérer, ses nombreux yeux à facettes le toisant avec mépris et contrariété. Le brun savait que c’était fichu pour son déjeuner et ça le contrariait légèrement. Mais surtout, il ne voulait pas rater le tiercé ; avec une journée qui avait aussi mal commencé, la chance ne pouvait que tourner. Ses doigts anguleux attrapèrent une canne recouverte de cuir sur le mur, à côté de menotte épaisses et son sourire se dévoila à la créature de chair informe, dévoilant ses dents dans une grimace prédatrice.



Quelques minutes plus tard, il sortait de la pièce en balayant un bout de chair de son épaule, du sang recouvrant son torse et coulant le long de ses jambes.

En contrebas de son vol à moyenne altitude, l’ouïe perçante du rapace lui rapporte une voix qui cherche à saisir son attention. Il rigole doucement parce que cela ne ressemble pas à une urgence, non, il voit une civile brandissant une pancarte flanquée d'un dessin le représentant. L'Agence commence à avoir un certain retentissement médiatique et sa petite popularité - cette confiance l'honore et, malgré ses airs nonchalants, c'est pour lui du sérieux.
Hawks s'arrête toujours lorsqu'un civil l'interpelle c'est pourquoi sa vitesse décroit en un battement d’aile suivi de quelques mouvements d'amortissement réalisés par ses jambes.
Il met pied à terre, main dans les poches et sourire chaleureux aux lèvres. L'aigle échange quelques banalités avec la jeune femme enthousiasmée et c'est enthousiasmant. Cette matinée est peinarde : patrouilles de routine, rien à signaler, du temps à accorder à ceux qui en veulent. Parce que c'est aussi ça d'être un héros professionnel, donner de la considération, faire en sorte d'être à la hauteur des espoirs que l'on suscite.
Mais ses ailes se tendent, des vibrations massives se propageant à partir du nord. Il sent quelque chose foncer vers eux.
"Restez où vous êtes, madame !" S'écrit le héros ailé en tendant une main vers la trentenaire. Aussitôt il fait barrage de ses ailes, recourbées en égide et saisit la civile entre ses bras, esquivant la charge de la créature surgie de la ruelle adjacente. Hawks déplace la jeune femme à distance grâce à l'une de ses plumes et dégaine aussitôt son katana. La chose dérape et se réceptionne lourdement sur le bitume qui s'ébrèche, le héros ailé la crible d'une nuée de plumes ayant gagné la consistance de l'acier pour la maintenir sur place le temps que les passants puissent fuir.
Son arme fend l'air dans un éclair carmin, il propulse l'impact contre la nuque de la créature mais celle-ci retourne un coup de griffes contre sa garde, le repoussant sur quelques mètres. Le rapace ne peut pas faire traîner les choses, il entend trop de pulsations cardiaques autour de lui ; la zone n'est pas dégagée.
Il doit emporter cette chose ailleurs. La bête aux yeux multiples salive et secoue la tête férocement, l'aigle ne cille pas même s'il n'a jamais été confronté à quelque chose de cet ordre. Il observe qu'il l'a blessée, pas assez profondément pour la stopper cela dit. Mais petit à petit l'oiseau fait son nid.
D'un mouvement de la main il commande à une salve de plumes de soulever la créature au plus haut dans les airs et il fonce sur elle en quelques millièmes de secondes, armant son coup en tenant son katana à deux mains au-dessus de la tête, il l'abat à l'exact endroit de sa première touche. Et réitère trois fois le geste.
La créature exhale un râle guttural et déploie une membrane effilochée de son thorax jusqu'à ses pattes hypertrophiées ; elle s'élance dans les airs et prend la fuite après s'être recouverte d'un étrange fluide.
Hawks la pourchasse à vitesse de pointe après une vrille, les ailes repliées autour du corps. Il lui envoie des plumes pour perturber son vol mais la chose parvient à se fracasser contre la devanture d'un love hôtel.
L'oiseau de proie fuse à sa poursuite et déboule, arme en main, sur un homme à moitié nu et surtout dégoulinant de sang frais. Le rapace comprend immédiatement qu'il a dû se confronter à la chose et s'avance, sans réserve, au-devant de l'inconnu qu'il détaille. La méfiance sillonne mais Hawks a le devoir de s'assurer de sa sécurité avant toute chose. "Vous êtes blessé ? Où est la créature ?" Il se poste en biais, rengaine mais conserve la main au pommeau, alerte.