What do we say to the god of Death ? Not Today | Pv Constantine & Bucky

Bucky ne dit rien mais il n'en pense pas moins, il se jure de faire tout son possible pour prendre soin de son compagnon, pour faire en sorte qu'il ne pousse pas trop loin et en le faisant à sa manière c'est à dire sans en avoir l'air. Une pensée d'autant plus présente lorsqu'il entend l'espèce de grondement que John peut avoir lorsqu'il se recule, qu'ils doivent se séparer pour aller voir le cadavre de la créature. Un grondement qui lui fait en avoir un sourire en coin et ce parce que cela lui montre une fois de plus que le sorcier ne doit pas être loin de ressentir les mêmes choses que le brun peut ressentir. C'est aussi pour ça que malgré son propre état, il veille sur John lorsqu'ils avancent dans la forêt, pour être sûr qu'il ne peine pas trop malgré les difficultés.

De voir qu'il n'y a pas de dangers imminent et forcément le brun relâche quelque peu la pression, après tout on ne sait jamais dans cette ville étrange et surtout dans certains quartiers dont celui où ils se trouvent. Si Bucky reste stoïque devant l'odeur qui a commencé à émaner de la créature morte, il n'en pense pas moins et ne se souvient pas avoir déjà senti une telle puanteur et pourtant il en a vu et senti des choses dans sa vie. Et malgré le fait qu'il reconnaît parfaitement la pique dans les propos de son compagnon, il en a un sourire narquois, fier de lui et cela parce que ce n'était pas gagné au départ...d'ailleurs ils le savent parfaitement tous les deux. Enfin normalement.

- Quoi ? Tu ne voulais pas des steak hachés de monstre ?

Dit-il d'un air faussement outré et dramatique en lâchant ses questions purement rhétorique alors que forcément, ils passent très vite à la suite. Bucky adore le fait que pour John s'est acquis que le brun a toujours un couteau sur lui alors qu'il commence rapidement à lui indiquer où trancher dans le vif, acquis dans le sens il en a vite pris l'habitude, il n'a pas besoin de demander, il commence à bien connaître le brun. Et c'est tout simplement adorable.

Il leur faut un moment pour terminer ce que John peut avoir en tête, le brun essayant de suivre ses possibles explications sur le pourquoi du comment tel et tel truc mais soyons honnête ce n'est pas le meilleur moment qui soit pour qu'il tente de réellement comprendre. Pourtant Bucky aime bien apprendre de nouvelles choses ou du moins les comprendre mais il y a des moments pour tout n'est-ce pas et là clairement ce n'est pas le cas.

- Je te retourne le compliment sweetie. Répond t-il en d'une voix rieuse, même si doute grandement que son compagnon puisse faire la différence entre l'odeur qui émane de chacun d'eux et de celle de la carcasse, tout se mélange. "Et ce n'est pas fini" Ajoute t-il en donnant un des morceaux de la créature à John pour pouvoir lui prendre le reste et qu'ils ramènent tout dans une zone plus dégagée, plus sûre aussi, doutant grandement que la maison de John daigne apparaître dans le coin. Dans tous les cas qu'elle daigne pointer le bout de sa porte dans le coin ou non, pour tout trimballer cela ne leur demandera pas trop d'effort, ou en tout cas toujours moins que de tuer cette chose dans le cas du brun. D'ailleurs maintenant que John a parlé d'une douche, il a hâte, bon dieu ce qu'il a hâte d'y être d'autant plus si son compagnon l'y rejoint comme il vient de le laisser entendre.

Le moins qu’on puisse dire, et John l’avait compris très vite, c’était que Bucky était avare de mots. Là où John avait tendance à commenter de petites piques acides chacun des moments qu’ils partageaient, Bucky ne répondait souvent que par des phrases courtes, des remarques toujours pertinentes. Mais à chaque fois, il faisait mouche. A chaque phrase. A chaque fu**ing mots. A chaque fois, il parvenait à faire réagir John. Et là encore, en le suivant dans ses fausses protestations, c’est un sourire amusé qu’il lui arrache, teinté d’une cruauté certaine ; le monstre avait bien failli les tuer, tous les deux, il était hors de question de montrer à son égard un quelconque élan de pitié. Mais pour autant, John n’aurait probablement pas eu le même ricanement s’il s’était agi de quelqu’un d’autre. Il n’aurait sans doute pas eu autant envie de sourire à cette simple remarque. Il n’aurait sans doute pas approuvé d’un « Je te préviens, j’y mets pas les dents. » qui aurait pu être interprété de bien d’autres manières dans d’autres circonstances. Mais voilà. C’était Bucky. Et si John prenait un jour le temps de s’interroger plus en avant qu’il ne voulait bien le faire actuellement, peut-être se rendrait-il compte que cette excuse revenait en réalité un peu trop souvent.

Sauf que Constantine étant Constantine, il se spécialisait une fois de plus dans la fuite en avant. Le fait de s’occuper du monstre – ou plutôt, de laisser un Bucky expert dans le maniement de l’arme blanche le faire à sa place suivant ses directives – après la nuit qu’ils venaient de passer était une fois de plus un excellent prétexte à ne surtout pas se poser de questions. Probablement reviendraient-elles bien assez tôt, quand son esprit ne serait plus dévoré par la fatigue, la pression et l’alcool. Mais, pour le moment, il avait une fois de plus mieux à faire, même si son regard se perdait parfois quelques secondes de trop sur la vision d’un Bucky couvert de sang, s’acharnant sur la créature qui avait failli causer leur perte ce soir.

Mais elle était bel et bien morte désormais, en fallait-il pour preuve les bouts que Bucky lui fourre dans les bras quand enfin sonne le glas de la récrée, alors que John, loin de s’offusquer du retour de boomerang qu’il se prend de la part de son amant, en ricane de nouveau. Ils sont tous les deux dans un piteux état, c’est vrai, mais là où cela aurait pu devenir gênant, il n’en est rien : parce qu’ils le sont, ensemble. Résistant malgré tout à l’envie de simplement tout lâcher pour aller voler un impétueux baiser aux lèvres du brun, John se contente d’enchérir : « La Maison va empester pendant des jours, ne soit pas surpris si elle se venge. On risque de ne plus trouver grand-chose à sa place tant qu’elle n’aura pas décidé qu’elle est vengée. » Et quand il dit pas grand-chose, il veut bien sûr parler aussi bien de ses affaires – de leurs affaires, puisqu’ils étaient trop souvent ensemble pour que l’ancien soldat n’en ai pas abandonné ici et là – que des pièces de la maison en elle-même. Car si cela avait un côté pratique parfois, lorsqu’il avait réussi à la vexer, cela devenait soudain beaucoup moins simple à vivre. C’était toujours temporaire, mais le temporaire risquait de durer un petit moment, au vu de ce qu’ils étaient en train de ramener.

Il ne leur faut que quelques minutes pour ressortir des sous-bois, non sans quelques protestations de John – « Ca peut pas être fourni avec un sac de transport, ce tas de viscères ? On va en foutre partout. Va récupérer ce trench, après… » – et pas beaucoup plus pour, enfin, pouvoir déposer le fardeau dans une espèce de chambre froide qui lui sert de salle d’étude et qu’il a fait se matérialiser au plus près de la porte d’entrée. Puis, enfin, les voilà libérés. Il n’en faut pas plus à John, cette fois-ci. Pas plus pour venir prendre les lèvres de Bucky, comme si ces dernières devaient encore lui échapper. Pas plus pour saisir sa main, avec comme une espèce d’urgence, et l’attirer à sa suite. « Une douche, alors ? Je crois qu’on l’a tous les deux bien mérités. Je promets d’être sage… Si tu l’es. » Une promesse qui ne ferait de toute façon de mal à personne, même si elle n’était pas tenue, n’est-ce pas ? Pourtant, pour le moment, il n’y a pas vraiment d’arrière-pensée. Mais John a besoin de savoir. Il a besoin de voir, de ses propres yeux. Que les potentielles blessures de Bucky ne sont pas graves, qu’il n’a rien, ou presque. Pour faire définitivement taire cette peur viscérale qui l’a saisie plus tôt. Celle de le perdre. Celle de sa mort. Et pour cela, il est même prêt à lui-même s’exposer, alors même que son état doit être, pour un humain normal – ce qu’il n’est pas, fort heureusement – bien plus inquiétant.

Ils puent tous les deux, c'est un fait acquis et forcément Bucky n'allait pas le louper là dessus, lui retournant sa petite remarque tout en s'en amusant, après tout pourquoi prendrait-il cela au sérieux ou d'une autre manière. Avant que la maison ne vienne sur le tapis et si le brun ne doute pas des paroles de son compagnon, pour l'instant, il n'a pas vu la dite maison faire des siennes. Elle a toujours été cool jusqu'à présent même s'il a déjà pu voir des pièces changer de place ou des objets mais comme ce n'est rien : oui elle est cool. Sauf que John n'est pas de cet avis, d'après lui, elle risque de le leur faire payer.

- Eh bien on tentera de lui faire du charme pour la calmer.

Après tout pourquoi pas, pourquoi ne pas essayer une telle stratégie si ça vient à se produire, bizarrement Bucky est persuadé que son compagnon a surtout dû de tenter de pester contre elle si elle lui a déjà fait ce coup là par le passé. Il n'est pas sûre que ça soit la meilleure des choses à faire même s'il peut comprendre la frustration qu'une telle situation peut engendrer. Et puis si le charme ne marche pas, au moins, ça ne risque pas de faire envenimer les choses, enfin normalement.

Mais pour le moment il leur faut tout ramener jusqu'à un endroit dégagé avant de pouvoir entrer dans la maison, avec un John qui peste sur une partie du chemin et forcément Bucky ne peut qu'en être amusé de l'entendre faire comme le montre le fin sourire qu'il peut avoir. Même si cette fois encore il ne dit rien de plus et même si quelque part John amène un vrai questionnement...non parce qu'encore son trench, le brun peut toujours lui en offrir un autre, autant sa tenue de combat ne risque pas d'être remplacée comme ça étant donné sa composition. Alors il n'y a plus qu'à prier pour que les taches partent et qu'il trouve un fil assez solide pour recoudre son pantalon là où la créature lui a planté ses griffes dans la cuisse. Au moins les protestations de son compagnon font passer le temps plus vite et ils arrivent vite à destination aussi pour l'endroit dégagé que pour la pièce à l'intérieur de la maison. Le brun en profitant pour l'observer comme il ne la connaissait pas encore avant de pouvoir déposer à son tour les morceaux de la créature dans la chambre froide.

Un baiser que bien sûr Bucky lui rend avant de laisser John l'entraîner à sa suite, de nouveau il est amusé par les propos de son compagnon. "Je serais sage si tu l'es." Ce qui n'est pas forcément gagné et en même temps vu les blessures qu'il a, le brun ne va pouvoir faire autrement que de l'être, il a beau être résistant, il a tout de même des limites et là il vient de passer des heures à se battre en usant de toutes ses capacités et leurs réserves. Mais il est vrai que pour l'instant John n'a pas encore vraiment vu l'étendu des dégâts, ce qui ne saurait tarder alors qu'ils arrivent très vite à la salle de bain. Avant toute chose, Bucky attire son compagnon contre lui pour un nouveau baiser, un baiser pendant lequel il en profite pour venir faire glisser le trench des épaules de John avant de s'attaquer à sa cravate puis sa chemise. Parce qu'il ne faut pas croire, lui aussi veut vérifier de ses propres l'état dans lequel son compagnon est réellement, lui aussi a eu une sacré peur quand ils ont été séparés ou plutôt à cause de la manière dont cela s'est produit.

Le ricanement qui s’échappe des lèvres de John est un mélange entre amusement et incrédulité, alors que la fatigue, la douleur et l’alcool semblent le rattraper. Plus ils avancent, plus les minutes s’écoulent, plus il sent son corps devenir lourd alors qu’au contraire, sa tête se fait de plus en plus légère. Si leurs propos ont un sens, la situation ne lui semble plus en avoir aucun, ou en tout cas, un si absurde que le monde autour d’eux lui paraît presque irréel. Après tout, ils viennent tout juste de frôler la mort et les voilà, après une nuit d’inquiétude et de combats, les bras chargés de carcasses d’un monstre inconnu, à disserter sur leurs odeurs et à vouloir calmer les humeurs d’une maison magique avec quelques mots de charme. Et John d’y aller de son éternel sourire en coin un peu moqueur ou perce toujours, comme à son habitude, une bonne dose de ce fameux charme : « Ca fait longtemps qu’elle n’est plus sensible au mien, de charme, mais je suis curieux de te voir essayer ça. Crois moi, je regarderai ça avec la plus grande attention. » S’il s’amusait à l’imaginer, qui sait, Bucky pourrait de nouveau l’impressionner, comme sur tant d’autres points. Et, qui sait, peut-être qu’il pourrait enfin lui présenter l’entité même qui composait l’esprit de la Maison des Mystères, si celle-ci daignait se montrer. John s’était posé la question, déjà, de savoir si dans ce nouveau monde, cette dernière pouvait toujours s’incarner, mais il n’en avait aucune certitude. Et à vrai dire, il préférait se dire que oui, qu’elle ne l’avait simplement pas encore fait pour une raison qui lui appartenait ; se dire qu’il pourrait peut-être ne plus jamais la voir avait un côté quelque peu déprimant.

Mais, pour le moment, il préférait qu’elle ne soit pas directement là ; les mains serrées sur ce qu’il restait de la veste de Bucky, John n’avait aucune envie que quiconque vienne interrompre ces baisers qu’ils partageaient qui, loin d’être aussi sages qu’ils se l’étaient promis, avaient toujours cet élan d’une sensualité capable de faire brûler ses sens. Il sent bien, pourtant, aux gestes de son amant, que ses caresses ne sont pas que détente et désir, mais qu’il s’agit, au fur et à mesure de ses gestes, de vérifier l’état de santé de John. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas brillant et qu’il en aurait fallut bien moins à un humain normal pour s’écrouler sur place. Mais heureusement, le sang de démon qui coule dans ses veines lui permet de résister. Cela n’empêche pas sa peau d’être couvertes de nombreuses blessures plus ou moins profondes, dont certaines deviendront certainement des cicatrices, ainsi que de quelques hématomes, à commencer par celui qu’il arbore sur les cotes, là où il sait que celles-ci sont fêlées. Pourtant, tout cela n’est rien comparé à ce qu’il découvre sur le corps de Bucky. S’il a pris l’habitude de pouvoir suivre les cicatrices qui couvrent son corps, connaissant par cœur leurs emplacements, c’est autre chose que de voir de ces yeux ces nouvelles blessures plus fraîches les unes que les autres. Un instant, il a même l’impression que tout son corps n’est plus que plaie et bleues. Et cette simple vision lui coupe le souffle, mais pas comme il aime le perdre entre les bras de Bucky. Car l’autre aurait pu mourir, cette nuit, comme il a cru le perdre lors de ce combat. Et un instant, c’est l’image des trop nombreux cadavres qu’il a pu croiser tout au long de sa vie qui apparaissent dans son champs de vision. Ce sont ces fantômes du passé, plus réels que jamais, qui reviennent pour le hanter avec force. Et ce n’est que contre les lèvres de Bucky, dans un baiser sans fin, qu’il parvient à les chasser de nouveau.

« Viens. On va faire attention à rester sage. » Cette fois, la plaisanterie à quitter sa voix et s’il entraîne Bucky sous la douche, ce n’est que pour faire disparaître sous le jet d’eau toute trace de boue ou de sang, qu’il soit sien ou pas. Peu importe son état, peu importe son envie de se retrouver de nouveau contre le corps de Bucky : ce qui compte, désormais, c’est de s’occuper de lui. Et John trouvera bien plus tard le temps de s’en inquiéter. Une fois qu’il sera certain que désormais, Bucky est bel et bien soigné et hors de danger. Et pour ses démons intérieur, il verra cela plus tard.

C'est un "Avec plaisir" qui aura passé ses lèvres à la remarque de John sur la maison et le fait de lui faire du charme, comme s'il voulait lui dire qu'il relève le défi quand il veut ou plutôt si la situation en vient là puisque pour le moment il n'est pas question d'une maison rebelle. Intérieurement cela ne l'étonne pas qu'elle ne soit plus sensible au charme du sorcier, ils ont l'air de se connaitre depuis longtemps et comme il l'a déjà pensé, il est sûr que John doit pester quand elle lui fait des coups pareil. En tout cas il n'aura rien dit plus, pas alors qu'ils ont mieux à faire de disserter sur la maison et ses caprices.

Le brun est bien content quand enfin ils ont les bras libres, quand enfin ils peuvent se diriger vers la douche, quand enfin il peut retrouver les lèvres de son amant. Pour mieux le garder contre lui et commencer à le déshabiller pour vérifier de lui-même dans quel état il peut être et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas glorieux. C'est même à se demander comment le sorcier fait pour parvenir encore à bouger, surtout qu'il reconnait l'hématome sur ses côtes et sait dire qu'il en a au moins une de fêlée. Se préoccupant plus du sort de son compagnon que du sien alors que lui-même a des côtes cassées et que cela se voit, tout comme l'énorme hématome sur son épaule droite signe qu'elle a été démise. Pour ne parler que de ça et pas des nombreux autres coups et coupures qu'il peut avoir, sans oublier sa cuisse sur laquelle il faudrait quelques points de sutures. Mais encore une fois ce n'est pas son état qui le préoccupe mais celui de John, d'autant plus qu'il ne loupe pas les réactions qu'il peut avoir en découvrant le corps de Bucky.

Après ce nouveau baiser, il se laisse entraîner sous la douche, savourant l'eau chaude qui coule sur ses épaules et qui commence à dénouer ses muscles. Reprenant appui sur sa jambe droite pour soulager sa cuisse gauche, délicatement il glisse ses mains sur le visage de son compagnon, ses yeux bleus ne le quittant pas une seule seconde.

- Je te promets que je te reviendrai toujours, sois en certain John.

À défaut de pouvoir lui promettre que ça ne se reproduira plus comme le sorcier le lui a dit un peu plus tôt lorsqu'ils se sont retrouvés. Et comme cela est sans doute un peu trop sérieux, un peu trop formel avec cette formulation précise, c'est d'un ton plus léger et joyeux qu'il ajoute dans la foulée :

- Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça.

Laissant dans le même temps ses mains glisser sur le corps de son compagnon, son regard descendant sur le dit corps à son tour, voulant chasser le plus gros du sang qu'il peut avoir sur lui tout en essayant d'éviter ses côtes. S'arrêtant sur l'une des coupures qui orne son torse, on peut clairement voir sur ses traits qu'il n'aime pas ça du tout.

- Tu vas avoir besoin de quelques points, si tu as de quoi faire dans la maison, je peux te les faire.

Et des antidouleurs, John va clairement en avoir besoin. Lui aussi en aurait besoin mais comme il n'existe aucun médicament assez fort pour faire effet sur lui, Bucky ne va pouvoir que serrer les dents comme d'habitude et attendre que ça passe. Heureusement pour lui si son métabolisme est trop rapide pour des médicaments, il est aussi très rapide pour faire passer le plus gros de ses douleurs en un rien de temps. Parallèlement à ses pensées, le brun continu son exploration du corps de son compagnon, finissant par attraper le flacon de gel douche pour s'en mettre sur les mains et remettre les dits mains sur John. Tout en douceur et tendresse. Une façon de le câliner, de le papouiller, une manière de prendre soin de lui du mieux qu'il peut.

Il y avait des mots qui touchent bien plus que des actes. De ceux qui vous sonnent, sans que vous ne sachiez si c’est un soudain trop plein d’émotion ou bel et bien un coup qui vient de vous cueillir en plein vol. John a l’habitude de s’en protéger, de l’un, comme de l’autre. Des années d’entraînement à lever des boucliers autour de son propre cœur aussi rapidement qu’il incantait pour se protéger en plein combat. C’était une seconde nature, la même qui le poussait à repousser chaque personne menaçant de s’approcher de trop près de lui. Parce que c’était toujours aussi dangereux. Parce que tous ceux qui s’approchaient finissaient par être blessés. Ou même par en perdre la vie. Alors oui, John se protégeait tout le temps, de tout. De tous. Sauf que les mots de Bucky le prenaient par surprise, dans un moment de faiblesse qu’il n’aurait pas voulu lui-même reconnaître. Parce que sib cœur venait de vivre les pires inquiétudes, si bien qu’il avait cru en crever. Parce que son corps ne lui semblait que plaies et blessures, perclus dans tous les sens de douleurs. Parce que son esprit était encore embrumé par les derniers relents d’alcool, celui qu’il avait toujours sur lui spécialement quand il avait besoin d’oublier.

Mais est-ce qu’il voulait vraiment oublier les mots de Bucky ? Il n’en était pas sûr, quand ses mains viennent se crisper un instant sur la peau de l’autre, s’enfonçant légèrement dans les muscles de ses bras, ses ongles crissant sur la peau, comme pour s’empêcher de glisser tant les mots lui paraissent énormes, soudain. Il n’en était pas sûr, parce qu’en cet instant, c’était lui qui ne voulait plus le lâcher, instinctivement inquiet à l’idée même de le voir de nouveau disparaître de son champ de vision. Même s’ils ne risquaient plus rien, désormais. Même si aucun danger ne pouvait les menacer dans la sécurité de la Maison des Mystères. Même si Bucky semblait pouvoir revenir jusque des enfers. C’est un peu ce qu’il lui fait comprendre, au fond, alors qu’il tente un trait d’humour, comme pour alléger sa propre déclaration précédente. John ne sait toujours pas exactement ce qu’a pu vivre Bucky, ce sujet étant bien souvent habilement esquivé quand il venait à apparaître dans leurs conversations. Tout ce qu’il sait, c’est que le coup est présent et qu’il ne s’en raccroche que plus à son amant. « Je vois ça… En plus, visiblement, tu sais où j’habite. » Il y a bien quelques traces d’humour dans ses mots, appuyées par le caractère nomade de la demeure magique, mais ses paroles manquent du mordant habituel dont sait faire preuve John.

Il faut dire que son attention, entre deux baisers échangés sous une eau brûlante, est bien plus accaparée par l’état de Bucky. On le traite souvent et plus ou moins à raison d’égoïste, c’est vrai, et pas toujours totalement à tord. Mais en ce moment, ce ne sont pas ses blessures qui l’inquiètent. C’est cette peau bleuie, noircie, même, par endroit, marquant plus sûrement que des radios la violence des coups reçus et les dégâts causés à ce corps qu’il connaissait pourtant par cœur. C’est ce sang jusqu’alors séché qui désormais s’écoule sous le jet brûlant de l’eau de la douche. C’est cette plaie, surtout, particulièrement, sur la cuisse de Bucky, qui témoigne d’à quel point la créature a pu le blesser. C’est Bucky, qui lui paraissait jusqu’alors  invincible et qui soudain…

Non. Bucky est là. Bucky va plus ou moins bien. Assez bien pour qu’il puisse sentir son souffle contre ses lèvres et son cœur battre sous cette main qu’il glisse sur son torse. Assez bien surtout pour proposer de le soigner, lui, alors que clairement, il n’en est pas celui qui en a le plus besoin. « J’ai ce qu’il faut, ouais, ça doit trainer dans le coin. Mais j’te préviens, cutie boy, t’y passera clairement avant moi. T’as vu ton état ? Tu ferais peur à un zombi. « Lentement, comme pour appuyer ses propos, les doigts de John viennent frôler les différents stigmates qui couvrent le corps de l’ancien soldat. Il n’a aucune intention de lui faire mal, bien sûr. Et pour le moment, il accepte de se laisser faire, appréciant de se sentir débarrasser de toute cette crasse accumulée ce soir. Mais, après, ce sera son tour. Parce que Bucky en a besoin, même plus que lui. Et qu’il compte bien y remédier au plus vite. Même si, comme toujours, il sait qu’il va détester s’arracher à ses bras. Mais quand il le faut, hein !